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La ville de Cannes, "un des territoires les plus sinistrés", s’attend à une véritable casse sociale

Interrogé sur BFM Business, le maire David Lisnard rappelle que sa ville dépend du tourisme mais aussi des évènements professionnels. "On a des classes moyennes qui vont basculer dans la précarité et des pauvres qui vont basculer dans la très grande pauvreté" prévient-il.

Cannes, ville privilégiée? La crise du coronavirus est passée par là et a violemment secoué la cité, qui s'attend à désormais une perte de, "a minima, 500 millions d’euros" selon son maire David Lisnard, qui était invité ce lundi sur BFM Business. Car si la ville des Alpes-Maritimes est célèbre pour son festival de cinéma, évidemment annulé, elle est aussi "la première ville de France en salons interprofessionnels internationaux (…) hors Paris" rappelle le premier édile.

"Le Palais des Festivals et des Congrès, c’est le plus gros en chiffres d’affaires de France et on a eu l’annulation des mastodontes mondiaux que sont le MIPIM (pour l'immobilier, NDLR) début mars, le festival de Cannes, le Cannes Lions sur la publicité, le Canneseries…"

La Côte d'Azur en péril

"Donc la perte directe, sèche, (sur) le chiffre d’affaires pour le bassin de vie est d’au moins 500 millions d’euros. Et on a une perte pour la Côte d’Azur d’1,2 milliard d’euros à condition que l’activité reparte en juillet. Et on sait très bien qu’elle ne repartira pas avec le même modèle économique, le même marketing mixte, les mêmes marges" souligne-t-il.

A cela s'ajoute évidemment l'impact sévère sur le tourisme, vital pour la ville et la région. "On est certainement un des territoires les plus sinistrés parce que l’on vit principalement de la rencontre" insiste David Lisnard. "Le tourisme est pour nous fondamental" et "l’enjeu, c’est aujourd’hui la survie de milliers de familles" puisque Cannes a "plus de 800 enseignes de restauration".

Des promotions dans les palaces

"On a des classes moyennes qui vont basculer dans la précarité et des pauvres qui vont basculer dans la très grande pauvreté" prévient son maire. "On est face à un défi économique, social, humain qui est gigantesque. D’où la nécessité d’avoir de nouvelles perspectives."

Face à l'absence de touristes étrangers, le maire espère faire venir les Français, grâce aux promotions proposées par les hôtels et les palaces. "Il y a peut-être une capacité de trouver du tourisme civique (…) en visant ainsi les locaux" espère-t-il.

Thomas Leroy