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Pourquoi l'acquisition de CGG Veritas a fait douter les marchés

Le groupe parapétrolier français se dote ainsi de sept nouveaux navires pour gérer son activité

Le groupe parapétrolier français se dote ainsi de sept nouveaux navires pour gérer son activité - -

Le groupe français a été sanctionné en Bourse après avoir annoncé l’acquisition des activités sismiques du Néerlandais Furgo. Les experts interrogés sur BFM Business expliquent les raisons de cette chute.

CGG Veritas a littéralement plongé en Bourse ce lundi 24 septembre. Le groupe, spécialiste des services sismiques pour l’industrie pétrolière, a perdu jusqu’à 7%, avant de clôturer en baisse de 5,25% à Paris. Les investisseurs ont sanctionné l’annonce d’une future augmentation de capital du groupe, en vue de racheter la division Géoscience (géophysique et géologie) du Néerlandais Furgo pour 1,2 milliard d’euros en cash. Ce qui diluera la valeur des titres déjà présents sur le marché.

L'objectif de l’entreprise parapétrolière est de profiter de la reprise du marché de la prospection marine avec une flotte de bateaux supplémentaires, via cette acquisition. Mais les marchés sont restés dubitatifs.

Interviewé dans l’émission Intégrale Bourse de BFM Business, Chicuong Dang, analyste chez KBL Richelieu, parle d’une annonce qui "a pris par surprise" les investisseurs. Il estime que les 1,2 milliard d’euros déboursés par CGG Veritas semblent "relativement élevés". "CGG paie pour sept bateaux, dont quatre de très grande qualité et trois de qualité moyenne. Le prix est ainsi conséquent", commente-t-il.

Des incertitudes sur les synergies

Ce constat est partagé par François Mallet, responsable marché actions de Képler Capital Markets, également interviewé dans Intégrale Bourse. "Il va falloir au moins un an ou deux ans pour rentabiliser cette acquisition. A court terme, elle permet certes de bénéficier de livraisons de bateaux plus rapides, et de bénéficier de la reprise du marché. Mais j’ai peur que les investisseurs jouent le plus long terme", explique-t-il.

Autre facteur pouvant jouer à la baisse : les incertitudes. Chicuong Dang explique ainsi que CGG Veritas n’a pas précisé les conséquences financières de son acquisition. D’une part, la société parapétrolière n’a pas chiffré les potentielles synergies qu’elle pourrait occasionner. D’autre part, "CGG n’a pas donné les modalités de l’augmentation de capital", revèle-t-il.

Il restera donc à savoir si cette acquisition pourra profiter à plus long terme au groupe parapétrolier.

Julien Marion