BFM Business
Transports

Lagardère prêt à sortir du capital d'EADS en 2013

Le désengagement du groupe pourrait indirectement permettre de réduire la dette personnel d'Arnaud Lagardère, de 400 millions d'euros

Le désengagement du groupe pourrait indirectement permettre de réduire la dette personnel d'Arnaud Lagardère, de 400 millions d'euros - -

Le groupe a annoncé qu'il quitterait "très probablement" l'actionnariat d'EADS en 2013. Ce qu'il cherche à faire depuis longtemps.Mise à jour: 16h52

Depuis un moment déjà Arnaud Lagardère l’envisage. Ce mardi 13 novembre, le co-gérant du groupe Lagardère l’a encore un peu plus précisé. En marge de l’annonce des résultats de son entreprise, il a déclaré que Lagardère sortirait "très probablement" d’EADS en 2013.

Lagardère détient actuellement 7,5% des actions de l’avionneur européen. Comme le notait les analystes d'Exane BNP Paribas, Arnaud Lagardère "veut vendre ces 7,5% depuis longtemps , mais des contraintes internes (lancement de l'A350) et la nécessité de respecter l'équilibre franco-allemand au sein du capital ont rendu cette vente difficile. D'autant plus qu'il n'y a aucun acquéreur français évident".

Ce mardi 13 novembre, Arnaud Lagardère a toutefois estimé que le programme du futur long-courrier A350, tout comme celui de l’avion de transport militaire A400M, est de mieux en mieux engagé. Ce qui donne "une fenêtre" pour vendre les 7,5% d’EADS a dit le co-gérant.

Désendetter Arnaud Lagardère

Pour ce dernier, vendre les 7,5% d’EADS représente un objectif capital. Il compte, en effet, réaliser une grosse cession afin de pouvoir distribuer un super-dividende aux actionnaires de son groupe, à commencer par lui-même. Arnaud Lagardère est actionnaire du groupe éponyme à hauteur de 10%. Et ce super-dividende permettrait d’alléger sa dette personnelle, qui se chiffre à plus de 400 millions d’euros.

Or, selon des sources industrielles, les banques créancières de Lagardère interdisent de distribuer ce super-dividende avec le produit de la cession d'actifs majoritaires (comme les magazines à l'étranger ou les radios en Russie), qui doit servir au désendettement.

Le super-dividende ne pourra donc provenir que de la vente de participations minoritaires: Canal Plus, Marie Claire, Amaury... et surtout EADS, de loin la plus grosse d'entre elles, qui représente à elle-seule près de 60% de la capitalisation boursière de Lagardère. Depuis plusieurs années, Arnaud Lagardère déclare donc qu'il veut vendre ces participations minoritaires, mais sans aboutir jusqu'à présent.

Dans cette logique, Lagardère a également annoncé ce mardi son intention d'introduire en Bourse sa participation de 20% dans Canal+ France au premier semestre 2013. Il réalisera cette introduction "en fonction des conditions de marché".

Lagardère est "actuellement en discussions assez intensives" avec la filiale de Vivdendi pour réaliser cette opération, a déclaré son directeur financier Dominique d'Hinnin. Cette introduction en Bourse est estimée à plus d'un milliard d'euros, et pourrait survenir lors du premier ou du deuxième trimestre 2013.

BFMbusiness.com