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Lagardère vend sa participation de 25% dans Amaury

Amaury édite des journaux comme "Le Parisien", mais organise aussi des événements sportifs comme le Tour de France ou le Dakar

Amaury édite des journaux comme "Le Parisien", mais organise aussi des événements sportifs comme le Tour de France ou le Dakar - -

Arnaud Lagardère se désengage de l'éditeur du "Parisien" et de "L'Equipe" pour 91,4 millions d'euros. La question de la future structure du capital du groupe reste en suspens.

En 2010, Arnaud Lagardère avait annoncé son projet de céder ses participations minoritaires, notamment ses 25% dans Amaury, l'éditeur de L'Equipe et du Parisien. La famille Amaury, qui détient les 75% restants, était tombée de sa chaise en entendant ces propos, car aucune discussion n'était engagée sur le sujet...

Trois ans après, Arnaud Lagardère a enfin atteint son objectif. Il a annoncé mardi 2 avril la cession de cette participation de 25% pour 91,4 millions d'euros. Cette cession se traduira par une petite moins-value, car le montant est légèrement inférieur à la valeur dans les comptes (99 millions d'euros).

Super dividende

Cette cession "s’effectuera au travers d’une réduction du capital de la société Amaury par rachat de ses propres actions auprès de Lagardère", indique le communiqué paru mardi.

Lagardère doit parallèlement céder d'ici à juillet ses 7,4% dans EADS, ce qui rapportera près de 2 milliards d'euros. Il lui restera encore deux grosses participations sur les bras. D'abord, ses 42% dans Marie Claire, valorisés 125 millions d'euros dans ses comptes. Et surtout ses 20% dans Canal Plus France, valorisés 1,15 milliard d'euros, plus difficiles à vendre étant donné les litiges en cours.

Les crédits bancaires de Lagardère l'autorisent à redistribuer à ses actionnaires le produit de la vente de participations minoritaires. Un "super dividende" est donc attendu pour redistribuer une partie de l'argent engrangé via les cessions d'EADS et Amaury.

Rentabilité en recul

Non coté, Amaury communique peu sur ses résultats. Le groupe indique juste réaliser "environ 700 millions d'euros" de chiffre d'affaires, avec "une légère baisse" en 2012, dûe à l'activité presse.

Surtout, le groupe familial a longtemps été très rentable. Sauf en 2008, il a ainsi régulièrement versé un dividende de 7,5 millions d'euros par an, y compris au titre de l'exercice 2011. Certes, la société a subi la crise de la presse, et dû mener des plans de départs au Parisien puis à l'Equipe. Mais ces soubressauts sont amortis par l'activité d'organisation d'événements sportifs, comme le Tour de France ou le Dakar.

Toutefois, la rentabilité du groupe a récemment chuté: selon les comptes de Lagardère, le bénéfice d'Amaury est tombé autour de 4 millions d'euros en 2012, contre une trentaine de millions les années précédentes.

"Le Parisien" n'est plus à vendre

Interrogé, Amaury explique ce recul par plusieurs éléments ayant pesé sur la rentabilité l'an dernier: le lancement de la chaîne TNT L'Equipe 21 et du Parisien Magazine, la réorganisation à l'Equipe, et les difficultés de Presstalis.

Pour le banquier spécialiste de la presse Jean-Clément Texier, "le timing de cette sortie est bon, tant pour Amaury, qui échange de la trésorerie contre des actions, que pour Lagardère, qui se retire d'un groupe qui ne distribuera plus de dividendes, et présente des risques".

Rappelons enfin qu'en 2010, Amaury avait envisagé de vendre Le Parisien, avant de se raviser. Interrogé le 29 mars sur BFM Business, le directeur général Philippe Carli a assuré: "la vente du Parisien n'est pas d'actualité. Il reste de belles années devant nous avant d'avoir un retour sur les investissements que nous avons faits".

Jamal Henni