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Le bilan mitigé des soldes ravive le débat sur une révision du dispositif

Les professionnels de l'habillement veulent revoir le dispositif des soldes

Les professionnels de l'habillement veulent revoir le dispositif des soldes - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les commerçants indépendants du textile et de l'habillement appellent à revoir le système des soldes en réduisant la durée totale des périodes de promotions. Mais les enseignes internationales et autres grands magasins semblent privilégier d'autres pistes.

Cela fait des dizaines d'années, que deux fois par an, le débat revient sur la table, porté par les évolutions de consommation avec notamment le développement du e-commerce et autres ventes privées. Les commerçants indépendants du textile et de l'habillement, qui tirent un bilan négatif des soldes, ont appelé ce mardi à revoir entièrement le dispositif pour réduire la durée totale des promotions tout au long de l'année.

"Il y a un problème de durée, de rythme. Il faut remettre tout à plat et reconsidérer le dispositif complètement", a déclaré sur Europe 1 le président de la Fédération nationale de l'habillement, Bernard Morvan, représentant des commerces indépendants du secteur habillement textile. 

Des gagnants et des perdants

Le bilan des soldes, qui se terminent ce mardi, est globalement mitigé et tout le monde n'en a pas profité équitablement. Si les centres commerciaux, les grandes enseignes et les grosses agglomérations s'en sortent plutôt bien, les villes moyennes et les commerces indépendants font grise mine. Ces derniers déplorent une baisse de fréquentation et du chiffre d'affaires.

Les ventes privées d'avant-soldes sont notamment montrées du doigt, car elles ont fait disparaître la traditionnelle ruée du mercredi d'ouverture. "La première journée des soldes n'a plus ce côté festif qu'elle avait par le passé", déplore Bernard Morvan.

Révision du dispositif

De nombreux commerçants jugent trop tardive la date de début des soldes, fixée au 28 juin. Mais, selon Bernard Morvan, il faudrait surtout réduire la durée totale de soldes sur l'année, actuellement de 84 jours. "Nous ne sommes pas pour avancer ou reculer les dates de soldes mais pour restaurer un système qui a perdu beaucoup de sens (...). Il faut remettre de l'ordre", a-t-il ajouté. "Il faut qu'on arrête toutes ces périodes de réduction de prix tout au long de l'année. Comment préserver le caractère festif des soldes si la veille ou l'avant-veille il y a déjà des promotions, des liquidations (...)?".

"Qu'est-ce qu'on entend des commerçants? Ils nous disent ce n'est pas normal qu'on soit obligé de solder le premier jour de l'été, idem pour l'hiver", poursuit le représentant des commerces indépendants du secteur habillement textile, qui propose de ne "solder les articles de l'été que le dernier jour de l'été, et pareil pour l'hiver, le dernier jour de l'hiver, on aurait quatre périodes plus courtes (une par saison), et on passerait de 84 jours à 70 jours".

Des pistes divergentes

Une chose est sûre: tous les acteurs de la vente de prêt-à-porter souhaitent une révision du dispositif des soldes. Si des propositions sont avancées, aucun consensus n’a pu être trouvé entre les indépendants de l’habillement qui veulent des périodes plus courtes, les grands magasins qui aimeraient des soldes d’hiver dès le lendemain de Noël ou la CCI Paris Ile-de-France qui propose un nouvel évènement commercial tel que le Black Friday.

En revanche, tous s’accordent pour ne pas toucher à l’événement, ancré dans les habitudes de consommation. Dès lors, le souhait du ministre de l’économie Bruno Le Maire d’ouvrir une concertation à la fin des soldes d’été semble relever de la mission impossible.

Karine Vergniol avec AFP