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Assurance Banque

Le bonus du patron de JPMorgan passe mal

Il est prévu que Jamie Dimon reçoive un bonus de 7,4 millions de dollars.

Il est prévu que Jamie Dimon reçoive un bonus de 7,4 millions de dollars. - Nicholas Kamm - AFP

Deux influents cabinets de conseils aux actionnaires ont appelé mercredi à voter contre la rémunération accordée à Jamie Dimon, le PDG de la banque américaine.

Jamie Dimon a-t-il mérité son bonus? Non, selon ISS (Institutional Shareholder Services) et Glass Lewis, deux cabinets dont les conseils sont suivis par un grand nombre d'investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, estiment que la rémunération du grand patron de JPMorgan Chase n'est alignée ni sur les résultats ni sur la performance.

La première banque américaine a versé 20 millions de dollars à Jamie Dimon au titre de 2014, dont un bonus en numéraire de 7,4 millions de dollars, son premier en trois ans. Mais ISS juge que le dirigeant a reçu un "bonus trop important à titre discrétionnaire sans raison convaincante". Glass Lewis explique, lui, que JPMorgan "échoue à aligner la rémunération à la performance". Elle "offre de plus gros salaires que ses rivales mais a une performance un peu plus mauvaise que ses rivales".

Une réputation déjà ternie

En conséquence, les deux cabinets recommandent aux actionnaires de voter contre ce bonus lors de l'assemblée générale de la banque prévue le 19 mai à Detroit (nord-est).

Lors des deux dernières années, la réputation de l'établissement a été ternie par des scandales et des litiges, dont l'affaire de la "Baleine de Londres", qui lui ont coûté des dizaines de milliards de dollars.

ISS et Glass Lewis relancent par ailleurs leurs appels à une séparation des fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général, deux casquettes que cumule Jamie Dimon. "La séparation des rôles éliminerait le conflit d'intérêt inévitable quand un directeur général doit se surveiller lui-même", explique par exemple Glass Lewis. La directrice générale du FMI Christine Lagarde a souligné à ce propos mercredi que "l'un des moyens pour répondre aux défaillances (observées pendant la crise) c'est une séparation entre le management et le conseil d'administration".

Y.D. avec AFP