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Le bordeaux peut dire merci aux Chinois

Le directeur exécuif du joaillier Tesiro en mars 2011 à Bordeaux, lorsque son groupe avait acquis le Chateau Laulan Ducos.

Le directeur exécuif du joaillier Tesiro en mars 2011 à Bordeaux, lorsque son groupe avait acquis le Chateau Laulan Ducos. - AFP-Nicolas Tucat

"Après deux années de baisse, les ventes de vins de la prestigieuse AOC ont retrouvé l'équilibre en 2015 grâce aux 277 millions d'euros facturés aux Chinois, devenus les premiers acheteurs étrangers de bordeaux."

Les Chinois ont décidément un faible pour le bordeaux. Et pas seulement les plus riches d'entre eux qui jettent leur dévolu sur ce vignoble. Depuis 2013, plus de 90 châteaux bordelais sur 8.000 sont en effet passés sous pavillon chinois, à l’image du Château La Cardonne racheté par la famille Huang en début d’année. Mais, en Chine même ce sont les consommateurs qui plébiscitent ce prestigieux vignoble de France. Et les producteurs qui misent sur l'export ont bien des raisons de les chérir. Leurs achats ont tout simplement sauvé le marché en 2015.

Après deux années de faibles ventes, la commercialisation des vins de bordeaux est revenue, l'an passé, à l’équilibre, tirée par le marché asiatique. Selon les données publiées le 22 mars, les producteurs membres du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux ont vendu 4,8 millions d’hectolitres en 2015, soit l’équivalent de 640 millions de bouteilles. Cela représente un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros, soit 1% de plus par rapport à 2014, alors qu'en volume, les ventes continuent à reculer (-5%).

+35% de ventes chinoises en 2015

Ce petit pourcent de croissance n'aurait en fait jamais été atteint si la demande n'avait pas été au rendez-vous côté chinois. En effet, contrairement aux Européens, leur intérêt pour le bordeaux ne fait que progresser notamment depuis que leur pays a officiellement admis, en juillet 2015, qu'elle devait protéger cette appellation d'origine contrôlée, des contrefaçons locales.

En 2015, les Chinois sont même devenus les premiers acheteurs étrangers de bordeaux (277 millions d’euros, soit 35% de plus qu’en 2014). Cela représente 15% du chiffre à l’export d’affaires total des vins bordelais. Allan Sichel, le vice-président du Conseil interprofessionnel du vin de bordeaux, évoquait d’ailleurs la semaine dernière un "repositionnement" des vins bordelais sur ce marché qui "gagne en maturité", rapporte Le Moci.

Les Hongkongais se sont également rués sur cette appellation: ils en ont acheté pour 271 millions d’euros (+26%). Soit presque autant que les Chinois alors que cette région administrative spéciale ne compte "que" 7 millions d’habitants. 

Recul des exportations vers l'UE

De quoi contrebalancer le recul des exportations vers l'Union européenne. Car bien qu'un tiers du volume de vins exportés se retrouvent chez les cavistes, supermarchés et autres distributeurs d'Europe, dans cette même zone, les ventes, en volume, ont reculé de 17% en 2015, du fait, notamment d'un très fort recul sur le marché allemand. 

Pour rappel, l’industrie agro-alimentaire est le deuxième poste d’exportation français, derrière l’aéronautique. Ces ventes sont notamment portées par le dynamisme des exportations de vins et spiritueux, qui, tous domaines confondus, ont rapporté 7,9 milliards d’euros en 2015.

Adeline Raynal