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Le calvaire de Takata en Bourse se poursuit

Takata a dû faire face à un scandale planétaire mettant en cause ses airbags.

Takata a dû faire face à un scandale planétaire mettant en cause ses airbags. - Kazuhiro Nogi - AFP

L'équipementier a une nouvelle fois chuté lourdement ce lundi à la Bourse de Tokyo, alors que la menace d'un dépôt de bilan n'a jamais été aussi présente.

L'action de l'équipementier automobile japonais Takata, qui avait été suspendue vendredi, a chuté de 16,5% ce lundi à la Bourse de Tokyo, alors qu'un dépôt de bilan pourrait intervenir dans les prochains jours.

Le titre est tombé à 404 yens à la clôture, perdant 80 yens par rapport à son cours de jeudi soir, le plongeon maximum autorisé ce jour. Depuis le début de l'année, il a dégringolé de près de 60%.

"Étant donné sa colossale dette, il ne restera à Takata aucune ressource pour verser des dividendes à ses actionnaires. En gros, ils n'ont plus qu'un bout de papier entre les mains", a commenté Toru Kitani, chez SMBC Friend Securities, interrogé par l'AFP.

Les autorités boursières avaient annoncé une suspension des transactions vendredi après la parution d'articles de presse annonçant une mise en faillite de la compagnie octogénaire sous peu. Dans la soirée, Takata a publié un communiqué, assurant que "rien n'avait été décidé" à ce stade.

Dette abyssale 

Selon le quotidien économique Nikkei, le dépôt de bilan, qui passera par des procédures au Japon, aux États-Unis et en Europe, doit avoir lieu avant l'assemblée générale des actionnaires le 27 juin. Cette démarche ouvrirait la voie à une reprise du groupe par Key Safety Systems (KSS), un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, dont l'offre avait été recommandée début février par un comité externe.

De son côté, Takata, dont les dettes s'élèvent à plus de 1.000 milliards de yens (un peu plus de 8 milliards d'euros au cours actuel) d'après le Nikkei, a dit attendre la proposition finale de cette instance pour prendre une décision.

Takata est accusé d'avoir dissimulé pendant des années l'existence d'un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d'exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Depuis que l'affaire a éclaté au grand jour en 2014, près de 100 millions de coussins de sécurité ont fait l'objet d'un rappel, le plus grand de l'histoire automobile, et au moins 16 décès, dont 11 aux États-Unis, ont été recensés dans le monde.

Y.D. avec AFP