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Le chantier de la Samaritaine va-t-il finir un jour?

Les bâtiments datent de 1852.

Les bâtiments datent de 1852. - Ludovic Marin - AFP

En mai, le permis de construire pour rénover le grand magasin avait été annulé. Les travaux ont pu reprendre en octobre, en attendant l'examen du dossier au fond. Ce lundi 5 janvier, la décision sera rendue.

Le projet dure depuis des années. La cour administrative d'appel de Paris doit rendre, ce lundi 5 janvier, sa décision sur l'annulation, prononcée en mai dernier, du permis de construire du chantier de rénovation du grand magasin la Samaritaine.

Le 16 octobre, la cour avait suspendu les effets du jugement prononcé par le tribunal administratif de Paris le 13 mai, dans l'attente de l'examen du dossier au fond. Ce sursis à exécution avait permis la reprise du chantier.

Dans son arrêt du 16 octobre, la cour d'appel avait estimé qu'"aucun des moyens soulevés à l'encontre du permis de construire litigieux par (les associations requérantes) n'apparaît, en l'état de l'instruction, fondé", selon l'arrêt consulté par l'AFP. Mi-mai, le tribunal administratif avait estimé en revanche que la juxtaposition du nouveau bâtiment prévu par LVMH (propriétaire du lieu), plus particulièrement sa façade ondulante réalisée en verre, et d'immeubles parisiens en pierre, "variés mais traditionnels", apparaissait "dissonante".

S'insérer dans le paysage

Le rideau de verre viendrait dégrader un ensemble considéré comme "le prototype architectural" du Paris haussmannien, selon la Commission du Vieux Paris, qui a émis un avis défavorable au projet, cette section de la rue de Rivoli étant la première percée entreprise sous le Second Empire.

Deux des trois bâtiments pré-haussmanniens datant de 1852 sur la rue de Rivoli ont déjà été démolis. Le tribunal administratif était saisi par deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris qui font valoir que cette façade en verre conçue par l'agence japonaise Sanaa ne respecte pas les règles du Plan local d'urbanisme (PLU) stipulant que les "constructions nouvelles doivent s'insérer dans le paysage par leur volume, leurs matériaux, leur aspect".

L'îlot de la Samaritaine, fermée depuis 2005, fait l'objet d'une rénovation majeure prévoyant la création d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche. Le projet de LVMH implique un investissement d'environ 460 millions d'euros.

D. L. avec AFP