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Le Chinois Huawei accentue son opération séduction en France

Huawei était très présent au récent congrès mondial du mobile à Barcelone, où il a notamment présenté sa première montre connectée.

Huawei était très présent au récent congrès mondial du mobile à Barcelone, où il a notamment présenté sa première montre connectée. - AFP Josep Lago

L'industriel chinois des télécoms inaugure à Paris, ce jeudi 12 mars, un centre de recherche en design et esthétisme. Un investissement de plus de Huawei en France, où il emploie près de 700 salariés.

Banni des marchés d'opérateurs télécoms aux Etats-Unis pour ses liens supposés étroits avec l'Etat chinois, Huawei a jeté son dévolu sur l'Europe. En France, il multiplie les implantations en inaugurant un nouveau centre de recherche en design et esthétisme à Paris.

C'est Ken Hu, directeur général de l'industriel chinois, qui a prévu de présider cette inauguration en présence de l'’Ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun.

Ce site fait partie des quatre départements dédiés à la recherche et au développement que Huawei a prévu d'implanter dans l'Hexagone. Déjà, en septembre 2014, il avait inauguré son nouveau centre de R&D européen, centré sur les circuits intégrés et l'électronique embarquée, à Sophia-Antipolis, près de Nice, qui devait passer de 20 à 30 chercheurs.

Quatre centres de R&D en France

Il y a quelques mois, le discret fondateur de la firme chinoise, Ren Zhengfei, s'était lui-même déplacé pour présenter à Manuel Valls son plan d'investissement direct à 5 ans dans l'Hexagone, totalisant une enveloppe globale de 600 millions d'euros.

Ce plan d’investissement prévoit ainsi le doublement des effectifs actuels à l’horizon 2018, soit 650 emplois supplémentaires, dont 200 personnes en R&D. La R&D de Huawei se concentre, dans notre pays, sur des domaines avérés d’excellence de la France : les mathématiques, le design, les objets connectés et les semi-conducteurs.

Huawei a même fait visiter son campus de Shenzen (au sud de la Chine) à une vingtaine de start-up françaises spécialisées dans le numérique, en décembre 2014.

L'industriel a adopté, dès 2012, la même stratégie d'insertion dans l'écosystème industriel et numérique, au Royaume-Uni, en y investissant dans plusieurs centres d'excellence à vocation technique.

Banni aux Etats-Unis, Huawei est le bienvenu en Europe

En investissant sur le Vieux continent, Huawei choisit une terre d'accueil qui lui est favorable alors qu'aux Etats-Unis, il fait face à des allégations de cyberespionnage qui lui interdisent l'accès aux marchés des opérateurs nord-américains.

En Europe, il équipe déjà de nombreux réseaux fixes ou mobiles d'opérateurs en France (Bouygues Telecom et SFR), en Italie (Wind), en Hollande (KPN) et même à Monaco (pour équiper le réseau 4G de l'opérateur monégasque).

Le groupe, devenu le numéro deux mondial des télécoms pour opérateurs derrière Ericsson, a enregistré un chiffre d'affaires en Europe de 5,2 milliards d'euros en 2013 et prévoit d'y employer au total 16 000 personnes d'ici à 2017.

Frédéric Bergé