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L'e-cigarette, objet d'un bras de fer européen

L'Europe peine à s'entendre sur le statut de la cigarette électronique.

L'Europe peine à s'entendre sur le statut de la cigarette électronique. - -

Les instances européennes peinent à trouver un accord sur le statut à accorder à la cigarette électronique. Entre les professionnels du tabac et les vendeurs de e-cigarettes, les divergences restent fortes.

L'article 18 de la nouvelle directive européenne sur le tabac est l'objet de toutes les tensions. Ce lundi 16 décembre, les gouvernements de l'Union européenne et le Parlement de Strasbourg se penchent sur l'encadrement et la régularisation de la cigarette électronique, dans le cadre de la nouvelle directive sur le tabac.

Une réunion est prévue ce 16 décembre dans la soirée pour tenter de finaliser un compromis qui mettrait fin à des mois de négociations pour trouver un statut à la cigarette. Mais un nouveau rendez-vous pourrait être nécessaire mercredi, au vu des dissensions qui règnent.

Sous pression du Parlement, lui-même soumis à un tir de barrage des lobbies, les gouvernements ont accepté de renoncer à leur option de départ : assimiler les cigarettes électroniques à des médicaments.

Limiter le taux de nicotine

Mais en échange, ils attendaient du Parlement qu'il accepte une série de règles destinée à limité l'attractivité de ces e-cigarette et à en limiter la possible nocivité. Il s'agissait surtout d'agir en interdisant les versions rechargeables, et en limitant les taux de nicotine.

Or le Parlement refuse dans l'immédiat ces limites, pourtant soutenues "par la plupart des Etats", proposant même de permettre des taux de concentration de nicotine jugés inacceptables, selon un diplomate européen.

"Le taux de nicotine proposé par le Parlement, à 20 mg par ml dans une recharge, correspondrait à la dose reçue en consommant deux paquets de cigarettes traditionnelles par jour pendant une semaine", a-t-il souligné.

En Europe, la cigarette électronique compterait 7 millions d 'adeptes, dont 1,5 million en France. Ce qui a représenté un chiffre d’affaires de 40 millions d'euros en 2012 en France. D’ici à la fin de l’année, il pourrait atteindre 100 millions d'euros, soit l'équivalent du marché des produits permettant d'arrêter le tabac.

Même si cela peut sembler une goutte d'eau au regard des 18 milliards d’euros du marché du tabac, ces sommes attisent la convoitise des industriels et des buralistes. Sa fulgurante progression pourrait compenser le recul des ventes de tabac.

C.C.