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"Le Crédit Agricole ne facturera pas les dépôts à vue" de ses clients malgré les taux bas

Alors que les taux bas pèsent de plus en plus sur les épargnants de nombreux établissements financiers, le directeur général de Crédit Agricole assure qu'il ne le répercutera pas sur les dépôts à vue de ses clients.

Avec des taux d'intérêts toujours plus bas, c'est le modèle économique des banques et des assureurs qui est bouleversé. Au point que certaines d'entre-elles, après avoir mis en place des frais de tenue de compte, commencent à "taxer" les dépôts des épargnants. Les assureurs étaient ainsi mardi à Bercy pour demander au ministre de l'Economie Bruno Le Maire d'assouplir les réglementations Bâle 3 qui ont impact de plus en plus difficile à gérer.

Invité ce mercredi de Good Morning Business sur BFM Business, Philippe Brassac, le directeur général de Crédit Agricole S.A., résume assez bien la situation: "Les taux bas, il faut dire les choses comme c'est, le grand gagnant, ce sont les Etats qui n'ont plus au fond de charges sur la dette souveraine. Et le grand perdant, c'est l'épargnant. Le paradigme principal c'est celui-là. On parle beaucoup trop des taux vis-à-vis des banques. La vraie conséquence des taux bas, c'est un impact fondamental sur l'épargnant qui sans risques ne trouvera plus de rémunération".

Comme d'autres grands groupes bancaires, le Crédit Agricole formule une "demande technique" dans le domaine de l'assurance-vie. "Les assureurs-vie qui sont très solides en France, ont des milliards de provisions, de réserves. Cela représente au Crédit Agricole 4 ou 5 années d'avance de rémunération des épargnants. Il serait opportun de considérer cela comme des fonds propres. C'est un dispositif technique qui ne change rien pour l'épargnant, ces milliards existent", explique-t-il.

Reste que le taux de rémunération des épargnants pour les fonds euros va continuer de baisser, même si ce reflux "ne sera pas dramatique", juge le directeur général, qui refuse pour le moment de la chiffrer. Mais à long terme, elle passera "probablement" sous les 1% si les taux restent à ce niveau, contre en moyenne 1,8% pour les fonds euros en 2018 selon les données de la Fédération française de l'assurance (FFA). 

Mais, pour le moment, contrairement à certains de ses concurrents, la banque française "ne facturera pas les dépôts à vue. L'impact sur l'épargnant est déjà très important. (...) Il va de soi que de notre côté, nous n'avons absolument pas de nécessité à aller sanctionner des déposants pour passer aussi en territoire négatif".

>> Retrouvez l'interview complète en vidéo ici. 

Olivier Chicheportiche