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Le Crédit Agricole s'agace de la pression d'Arnaud Lagardère

Le Crédit Agricole est au cœur de l’agitation médiatique du dossier Lagardère. Banquier d’Arnaud Lagardère depuis près de quinze ans, la première banque française n’apprécie pas la pression que lui met le patron du groupe. L’héritier, qui n’a pas les moyens de lui rembourser ses 164 millions d’euros de dette, tente d’imposer un rapport de force pour sauver sa peau.

Les dirigeants du Crédit Agricole ne goûtent guère aux manœuvres d’Arnaud Lagardère. L'héritier, aux prises avec le fonds Amber (qui détient 16% du capital du groupe Lagardère), tente de reprendre la main sur son entreprise via un plan de sortie minutieux. L'idée serait de lâcher la commandite pour donner plus de pouvoir aux actionnaires, et notamment au Qatar (13% du capital et 19% des droits de vote), principal allié d’Arnaud Lagardère dans cette affaire. 

Mais l'autre acteur majeur du dossier est le Crédit Agricole, créancier de la dette personnelle du gérant de 164 millions d'euros. Alors qu'un moratoire de plusieurs trimestres sur les remboursements a été obtenu, les pressions du groupe Lagardère sur la banque, en vue d’une renégociation inévitable de ses dettes d’ici quelques mois, commence à agacer. Au premier rang desquels le patron Philippe Brassac décrit comme "très remonté" par ses proches.

Sarkozy et Musca

Et c'est un véritable rapport de force qui se met en place. En décembre, Arnaud Lagardère a nommé à la présidence de son groupe Patrick Valroff, l’ancien patron de la banque de financement du Crédit Agricole de 2008 à 2010. Ce dernier connait par cœur les arcanes de la banque française même s’il n’y est plus en odeur de sainteté.

Et il y a deux mois, il a frappé un grand coup en offrant une place d’administrateur à Nicolas Sarkozy. En plus de ses réseaux tentaculaires, il espère profiter du lien entre l’ancien président et son secrétaire général à l’Elysée Xavier Musca, l’actuel numéro deux du Crédit Agricole. Autant de portes d’entrée et de leviers dont Arnaud Lagardère espère profiter pour renégocier au mieux sa situation financière. Mais tactiquement, le bras de fer a mal commencé pour lui.

Précisions du Crédit Agricole après publication :

A la suite de la publication de cet article, le Crédit Agricole tient à apporter les précisions suivantes: "Les relations entre Arnaud Lagardère, son groupe et le Crédit Agricole sont anciennes et de qualité. Le Crédit Agricole, créancier de M. Lagardère, n’est pas du tout partie prenante de la gouvernance".