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Transports

Le fiasco du Velib' fait des heureux: les vendeurs de vélos

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- - Christophe Simon - AFP

Faute de Velib', les Parisiens se seraient reportés sur le vélo personnel. Selon un rapport demandé par l'Ademe, les ventes ont progressé ces derniers mois chez les vendeurs de cycles.

À Paris, le vélib’ bat de l’aile. Fluctuat Nec Mergitur! Les Parisiens n’ont pas pour autant abandonné l’idée de se déplacer à vélo. Et s’ils ne peuvent en louer, ils les achètent. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil 6T pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) sur l’évolution du marché du vélo personnel à Paris, les magasins pourraient être les gagnants de la défection de Smovengo. 30% des vendeurs interrogés déclarent avoir vu leurs ventes augmenter.

Les dirigeants des magasins concernés disent que cette augmentation serait "concomitante au manque de disponibilité des Vélib’ dans les stations". Pour l’Ademe, cette tendance laisse penser que les travaux de remplacement du Vélib’ ont une influence "positive" sur les ventes de vélos à Paris.

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- © Ademe

Ce sont les chaînes de magasins multisports, comme Décathlon ou GoSport qui profitent le plus de cette nouvelle clientèle. Leur force par rapport aux petits détaillants repose avant tout sur des tarifs plus accessibles. Citant un rapport de l’Observatoire du Cycle (2017), l’Ademe note que "le prix d’achat moyen d’un vélo chez un détaillant est de 1 320 € contre 225 € en grande surface sportive". Un signe, selon l’agence de l’Environnement que les clients ne sont pas des passionnés de la petite reine, mais des personnes qui cherchent juste un moyen de transport simple, efficace et propre. Ils ne sont pas "suffisamment 'impliqués' dans la pratique du vélo pour en posséder un, le Vélib’ leur suffisait".

Mais au lieu d'un superbe VAE (véhicule à assistance électrique), les Parisiens préfèrent les vélos d’entrée de gamme. Pourquoi? "Avec l’achat d’un vélo personnel, le problème du stationnement se pose et les personnes ne disposant pas d’emplacements sécurisés à leur domicile ou sur leur lieu de travail peuvent, face au risque de vol, choisir de ne pas investir dans un vélo trop cher". C’est d’ailleurs pour cela que les petits magasins, qui vendent principalement les modèles électriques ou haut de gamme, ne tirent pas profit de cette tendance. CQFD.

Mais ce ne pourrait être que momentané. L’Ademe émet l’hypothèse que ces acheteurs de vélos d’entrée de gamme investiront dans un second temps sur "un modèle plus coûteux et plus haut de gamme acheté chez un indépendant ou dans une boutique de chaîne spécialisée". Mais surtout, l'agence estime que ces cyclistes, désormais équipés, pourraient être bel et bien perdus pour le service Velib’ quand bien même il sera pleinement opérationnel.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco