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Vie de bureau

Le "flex office" est-il vraiment une bonne idée?

Comme chaque lundi, nous répondons aux questions des internautes. Cette semaine sur Twitter, @lavisquitue nous demande comment conserver une cohésion d'équipe, si plus personne n'a de bureau attitré et que l'on change chaque jour de voisin.

De nombreux salariés français se plaignent de travailler en open space, des espaces jugés sans âme et bien trop bruyants. Mais aux yeux de certains, ils sont encore chanceux car ils possèdent un bureau attitré avec des voisins qu'ils connaissent, voire qu'ils apprécient. Car une nouvelle forme d'organisation de travail s'impose de plus en plus: le "flex office", aussi appelé le "desk sharing", autrement dit le bureau tournant, qui consiste à ne plus avoir de bureau attitré. Une tendance qui inquiète @lavisquitue qui, via Twitter, nous demande si, à force de changer de voisin tous les jours, cela ne va pas mettre à mal la cohésion d'équipe.

Les Français n'aiment pas ce nouveau système d’organisation des bureaux. Selon un sondage Opinionway, 68% des personnes interrogées sont opposées au fait de ne plus avoir de bureau attitré avec la photo de son chien et ses stylos préférés dessus. 34% estiment que le bureau tournant empêche justement de travailler en équipe.

Pourtant, quand on demande aux salariés ce qui les attire dans une entreprise, ils mettent l’ambiance de travail dans le top 3 des critères d’attractivité. 

Résultat: les entreprises tentent de s’adapter. De la start-up à la banque tentaculaire, tous investissent dans leurs locaux pour faire en sorte que le bureau ne ressemble plus à un bureau, et qu'il attire les salariés. PwC par exemple explique dans un communiqué que le groupe est en pleine métamorphose. Le cabinet de conseil déclare "supprimer les bureaux nominatifs avec pour objectif de favoriser l’idéation et la créativité, à l’image des nouvelles valeurs du cabinet que sont 'Re imagine the Possible' ou 'le Care'".

Une décision contre-productive?

Mais les résultats sont-ils à la hauteur des espérances ? Pas toujours, malgré les efforts des entreprises pour faire évoluer les modes d’organisation du travail. "Au final je m'assois toujours à la même place à côté des mêmes collègues et parfois je cherche désespérément un collègue dans les locaux au milieu de tous les endroits de sharing différents pour m'apercevoir... qu'il travaille de chez lui", nous explique un salarié du Crédit Agricole qui travaille au siège.

Mais alors est-ce que l'objectif de création de lien entre les salariés est atteint en faisant en sorte qu'ils soient libres de se croiser ou pas? Comment travailler en équipe quand on vous regarde de travers parce que vous proposez une bonne vieille réunion à l'ancienne dans une salle fermée avec des bureaux et des chaises? La réponse est encore difficile à donner, le "desk sharing" en est encore au niveau du laboratoire. Mais rappelons-nous que dans les années 1980, qui aurait pu dire que l'open space allait devenir la norme? Peut-être personne non plus.

Laure Closier édité par C.C.