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Le foie gras français a de nouveau droit de cité au Japon

Le Japon a permis la réintroduction sur son marché des viandes de volailles, mais aussi du foie gras.

Le Japon a permis la réintroduction sur son marché des viandes de volailles, mais aussi du foie gras. - Pascal Pavani - AFP

Touché par des épidémies de grippe aviaire, le foie gras français n'était plus exporté hors d'Europe. Ce vendredi, "la France recouvre son statut indemne d'influenza aviaire hautement pathogène", a déclaré le ministère de l'Agriculture, ce qui permet la "réouverture des marchés à l'exportation vers les pays tiers", notamment au Japon.

Le foie gras français, touché ces dernières années par deux épidémies successives de grippe aviaire qui l'empêchaient d'exporter hors d'Europe, a de nouveau droit de cité au Japon, a indiqué le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert. "C'est la bonne nouvelle de la nuit. Le Japon a permis la réintroduction sur son marché des viandes de volailles, mais aussi du foie gras" a dit le ministre sur Radio Classique.

Depuis la première épidémie de grippe aviaire (virus H5N1) en 2015-2016, la France, premier pays producteur de foie gras, avait perdu son statut de "pays indemne" d'épidémie, indispensable pour avoir le droit d'exporter ses produits hors d'Europe, notamment en Arabie saoudite, en Chine ou au Japon. En 2016, alors que la France était sur le point de retrouver son statut et de pouvoir recommencer à exporter, une nouvelle épidémie, cette fois de virus H5N8, s'est déclaré durant l'hiver 2016-2017. Ce qui a stoppé net le processus.

"À compter de ce jour et conformément aux normes de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la France recouvre son statut indemne d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)", a confirmé le ministère dans un communiqué. Ce statut permet "d'obtenir la réouverture des marchés à l'exportation vers les pays tiers pour les volailles vivantes, les viandes de volailles et les produits à base de viande de volailles, notamment le foie gras", a-t-il ajouté. Le Japon a été le premier pays à réagir.

Couvrir une partie des pertes

"Pour ce qui est du dispositif d'indemnisation des épisodes antérieurs", Stéphane Travert indique que "des discussions avec la Commission européenne se poursuivent, en vue de définir un dispositif conforme au droit européen et permettant de couvrir une partie des pertes de production des filières palmipèdes gras et gallinacées", après la levée du vide sanitaire, du fait de la pénurie de canetons et de poussins.

Il annonce par ailleurs "que le dispositif d'indemnisation des pertes d'exploitation chez les fabricants de foie gras pour l'épisode survenu en 2016 (H5N1) va être ouvert dans les prochains jours et sera doté d'une enveloppe de 20 millions d'euros". Un dispositif de même nature est en cours de discussion avec Bruxelles pour la crise de 2016-2017. Les producteurs de foie gras ont annoncé cette semaine qu'en 2017, à la suite des deux épizooties, "la production allait tomber à seulement 23 millions de canards", une baisse de 20% par rapport à 2016 (29 millions), et de 40% par rapport à 2015 (près de 38 millions).

"Le statut indemne recouvré ne doit pas occulter l'impérieuse nécessité de prévenir toute ré-introduction et de diffusion du virus, notamment par la mise en place de nouvelles mesures de biosécurité pour tout détenteur de volailles et d'autres oiseaux captifs", prévient toutefois le ministre. Il rappelle que des cas d'influenza aviaire, "quoique ponctuels, ont été récemment déclarés en Suisse, Italie, Allemagne, Bulgarie et à Chypre", la plupart du temps sur des oiseaux migrateurs.

D. L. avec AFP