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Le Louvre victime de revendeurs à la sauvette

Le musée du Louvre

Le musée du Louvre - Loïc Venance / AFP

Chaque année, le musée le plus visité au monde perdrait plusieurs millions d’euros à cause de divers trafics organisés autour des touristes chinois.

Le tourisme n’est pas toujours synonyme de rentabilité. C’est le constat fait par le magazine L’Angle éco, dont un nouveau numéro est diffusé ce jeudi sur France 2 à 22h40. L’une des enquêtes s’intéresse aux touristes chinois et dévoile des trafics méconnus qui portent préjudice au plus célèbre musée du monde.

Comme le rapporte Le Parisien, qui a pu visionner cette enquête, Le Louvre accueille chaque année 700.000 Chinois. Alors qu’ils représentent la deuxième clientèle étrangère, le musée ne leur propose pas d’audioguide dans leur langue. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés des revendeurs à la sauvette qui vendent les leurs entre 2 et 5 euros l’unité.

Si le Louvre assure que ce problème figure en tête de leurs priorités, le manque à gagner est pour l’heure conséquent: 3,5 millions d’euros (la réservation d’un audioguide coûte 5 euros au guichet).

Des billets réutilisés plusieurs fois par jour

Plus surprenant encore, tout un trafic de revente de billets s’est construit autour de la clientèle chinoise. Une séquence en caméra cachée montre ainsi des revendeurs à la sauvette qui achètent aux distributeurs du musée des dizaines de billets. Ces tickets, vendus 15 euros l’unité, sont valables toute la journée. Du coup, les escrocs les distribuent à un premier groupe de touristes chinois. Puis, à leur sortie du musée, il récupèrent les billets pour les vendre à un nouveau groupe.

Ce petit manège peut se répéter tout au long de la journée, le temps de la validité du ticket d’entrée. "Un billet peut être réutilisé cinq, six, sept fois et vous avez des agences en Chine qui organisent la rotation de leurs groupes sur la base de la réutilisation des billets", témoigne une guide qui a constaté l’escroquerie.

Pour le musée, qui a connaissance de ce commerce illégal, le préjudice se chiffrerait à 1 million d’euros par an. Saisie par la direction du musée, la préfecture de police a ouvert une enquête.

Hervine Mahaud