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Transports

Le mea culpa du patron de Volkswagen USA

Michael Horn va s'excuser dans le Congrès.

Michael Horn va s'excuser dans le Congrès. - Andrew Borton - AFP

Michael Horn était au courant depuis le printemps 2014 d'une possible non-conformité des émissions de certains véhicules. Il présente "des excuses sincères".

Michael Horn va battre sa coulpe. Le patron de Volkswagen USA doit s'excuser, ce jeudi 8 octobre devant le Congrès américain pour le scandale des moteurs truqués. "Au printemps de 2014 (...) on m'a dit qu'il y avait une non-conformité des émissions qui pouvait être corrigée. Je suis informé que les régulations de l'EPA (agence de protection de l'environnement) comprennent plusieurs sanctions pour non-respect des normes d'émission et que les agences peuvent effectuer des tests qui peuvent détecter des logiciels truqueurs par le biais de tests ou d'analyses", doit indiquer Michael Horn, selon son discours transmis mercredi par l'entreprise à la presse.

Alors que se pose la question de savoir à quel moment les dirigeants de Volkswagen ont eu connaissance de la tromperie, Michael Horn dit avoir été informé "plus tard en 2014, que les équipes techniques disposaient d'un plan spécifique de remèdes pour rendre les véhicules conformes et qu'elles étaient en discussions avec les agences (compétentes) sur cette procédure".

"Je voudrais présenter des excuses sincères de Volkswagen pour avoir utilisé un logiciel qui a servi à truquer le régime des tests" des normes antipollution, doit aussi déclarer le dirigeant, qui sera auditionné par une commission parlementaire. "A Volkswagen, nous endossons l'entière responsabilité de nos actions", dit-il encore, assurant que le constructeur allemand s'engage à réparer les dégâts, en trouvant au plus vite un remède.

Excuses de Volkswagen Corée

Volkswagen a présenté des excuses publiques à sa clientèle sud-coréenne. "Je présente mes sincères excuses pour avoir trahi la confiance des clients", écrit dans un communiqué le président de Volkswagen Corée Thomas Kuehl. La remise aux normes des voitures de Volkswagen équipées d'un moteur truqué prendra des mois, a reconnu mercredi le nouveau patron du groupe.

Matthias Müller, qui a pris la tête de Volkswagen il y a dix jours, a accordé sa première interview à la presse le jour où le groupe rendait sa copie aux autorités allemandes sur l'organisation d'un gigantesque rappel. Dans la soirée, le ministre allemand des Transports Alexander Dobrindt a annoncé avoir reçu ce courrier de Volkswagen, transmis pour examen à l'Autorité fédérale des transports (KBA), qui donnera ou non son feu vert "dans les prochains jours".

Onze millions de véhicules fabriqués par Volkswagen dans le monde sont équipés d'un logiciel capable de fausser les résultats de tests antipollution, dont 2,8 millions en Allemagne. "Si tout se passe comme prévu, nous pourrons commencer le rappel en janvier, et d'ici fin 2016 tout devrait être remis en ordre", a dit le patron au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). "Manifestement Volkswagen n'est actuellement pas en mesure d'assurer techniquement que des millions de voitures respectent les normes antipollution", a réagi l'ONG Greenpeace, se demandant "comment la population allait être protégée d'émissions excessives d'oxydes d'azote" ces prochains mois.

Volkswagen prendra les coûts du rappel en charge, des milliards d'euros. S'y ajouteront les amendes dans différents pays, les indemnités réclamées par les actionnaires qui s'estiment floués après la débandade du titre en Bourse (-40% en deux semaines), et par les clients. 

D. L. avec AFP