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Le Medef juge "choquantes" les primes du patron d'Alcatel

Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, juge "choquantes" les primes de départ attribuées à Michel Combes en  quittant Alcatel, qui pourraient lui rapporter 14 millions d'euros.

Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, juge "choquantes" les primes de départ attribuées à Michel Combes en quittant Alcatel, qui pourraient lui rapporter 14 millions d'euros. - Eric Piermont - AFP

Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, a jugé "choquantes" ce lundi les primes que pourrait toucher Michel Combes en quittant la société, dont le montant pourrait atteindre 14 millions d'euros.

Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, a jugé "choquantes" lundi les primes d'un montant de près de 14 millions d'euros que pourrait toucher Michel Combes à l'occasion de son départ d'Alcatel-Lucent et a indiqué que l'organisation patronale allait étudier le dossier.

Les sommes attribuées au directeur général du groupe franco-américain, sous forme d'actions, "sont d'autant plus choquantes que les résultats n'étaient pas, on va dire, au rendez-vous", a déclaré le représentant de l'organisation patronale sur RTL. 

10.000 suppressions de postes en deux ans

La direction de l'équipementier sur le point d'être racheté par Nokia a défendu le bilan de Michel Combes, qui "a permis de multiplier par 6 la valeur de l'entreprise et l'a sauvée de la faillite", selon elle, mais les syndicats dénoncent le fait que ce redressement se soit traduit par 10.000 suppressions de postes entre 2013 et 2015, dont 600 en France.

"Il y a un code de bonne conduite qui permet justement de faire en sorte que les rémunérations qui sont octroyées aux dirigeants soient conformes à ce qui a été décidé par les entreprises, et également validées par l'Autorité du marché des contrôles financiers, et par Bercy", a souligné Thibault Lanxade.

"Donc il faut maintenant que l'on regarde attentivement: est-ce que pendant cette période il y a eu une très forte performance de l'entreprise? Est-ce que les montants étaient adossés sur des prises de risques, des critères bien définis?", a-t-il précisé.

"Cet argent lui est dû"

Michel Combes va quitter son poste mardi en recevant 4,5 millions d'actions sur trois ans, selon des documents officiels cités par le Journal du Dimanche, qui chiffre ces "primes" de départ à 13,7 millions d'euros. Une information qui fait polémique auprès des syndicats et des politiques, de droite comme de gauche.

Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), François Asselin, a aussi estimé lundi sur LCI, que le versement d'une telle somme puisse "paraître choquant". "C'est à des années-lumière de ce que peuvent connaître les patrons de PME", a-t-il souligné.

"Cela doit nous poser une question à nous tous: quel est notre rapport à l'argent, personnellement, mais aussi collectivement? Parce que tout cela s'est fait en totale transparence, on ne peut pas le nier. Un conseil d'administration a décidé d'une telle rémunération, cet argent lui est dû contractuellement", a relevé François Asselin.

N.G. avec AFP