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Le Medef se dit favorable aux nationalisations d'entreprises en grande difficulté

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, le 10 janvier 2020

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, le 10 janvier 2020 - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

"Il ne faut pas avoir de tabous en la matière" assure son président Geoffroy Roux de Bézieux, sur France info, alors que certains groupes pourraient être attaqués en Bourse.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s'est dit lundi favorable à des nationalisations d'entreprises françaises mises en grande difficulté par l'impact du coronavirus. Interrogé sur France info sur l'opportunité pour l'Etat de prendre une telle décision, le patron du Medef a répondu: "bien sûr. Il ne faut pas avoir de tabous en la matière".

"Il faudra effectivement que l'Etat soit là si besoin pour venir au secours des entreprises qui seraient dans une situation financière très difficile", a-t-il ajouté. "On est face à un phénomène totalement unique. Il ne s'agit pas d'une crise financière comme on a pu le connaître en 2008", a-t-il encore estimé, citant notamment l'exemple d'Air France, qui "n'a plus de chiffre d'affaires, ou quasiment plus", actuellement. "Il est légitime que l'Etat français (...) vienne à son secours", a jugé Geoffroy Roux de Bézieux.

Des entreprises très endettées

Plus généralement, le président de l'organisation patronale a estimé qu'à l'issue de cette crise, les entreprises auraient besoin d'un soutien pour renforcer leurs fonds propres. "Les entreprises vont sortir de cette crise très endettées. Cette dette il faudra la rembourser", a-t-il indiqué, appelant à des "crédits de capitaux" remboursables sur 10 ou 20 ans "de façon à donner aux chefs d'entreprises suffisamment de temps pour relancer la machine et repartir en croissance".

Cette aide ne pourra "probablement" venir que de l'Etat, a-t-il ajouté. "Cette crise va forcément créer un effet de récession. (...) L'important c'est déjà de réfléchir au plan de relance et comment faire redémarrer rapidement notre outil productif", a-t-il insisté.

TL avec l'AFP