BFM Business
Culture loisirs

Le Mont-Saint-Michel va devoir baisser son tarif d'accès

Le prix du parking est passé de 8,50 euros à 12 euros.

Le prix du parking est passé de 8,50 euros à 12 euros. - Guillaume Souvant - AFP

La justice juge excessive la hausse de la tarification du parking officiel d'accès à ce lieu touristique.

Bonne nouvelle pour les touristes. Le bien-fondé de la hausse importante des tarifs d'accès au Mont-Saint-Michel en 2013 a été remise en cause jeudi 28 mai lors d'une audience au tribunal administratif de Caen où le rapporteur public en a demandé l'annulation.

Le 3 juin 2013 le prix du parking du Mont-Saint-Michel était passé, pour un véhicule particulier, de 8,50 à 12 euros, soit 40% de hausse. La mesure avait été justifiée par le fait qu'à partir de cette date les navettes prendraient les touristes dès le parking situé à 2,5 km du Mont, et non plus à 900 mètres.

Ces modifications avaient fait l'objet d'un avenant au contrat par lequel les collectivités locales, rassemblées dans un syndicat mixte, avaient confié en 2009 la gestion du parking et des navettes à Veolia, devenu Veolia-Transdev. Mais la commune du Mont-Saint-Michel et la société Sodetour, un des deux poids lourds du commerce dans ce secteur hautement touristique, ont saisi la justice pour lui demander d'annuler cet avenant à cause des tarifs.

Le rapporteur public François-Joseph Revel leur a donné raison jeudi matin estimant que "l'importante hausse" constituait "une modification substantielle du contrat" ne pouvant prendre la forme d'un avenant. "Les chiffres nous semblent parler d'eux-mêmes", a estimé François-Joseph Revel. Le magistrat a relevé notamment une hausse de 48% pour les camping-cars, de 39% du bus entre la gare de Pontorson et le Mont, et de 64% de l'abonnement annuel au parking. Cette nouvelle grille représente deux millions d'euros de "recettes supplémentaires au profit du délégataire", a ajouté François-Joseph Revel.

"Faussé le jeu de la concurrence"

Elle est en outre "susceptible d'avoir faussé le jeu de la concurrence" en 2009, a-t-il aussi estimé. Malgré ces tarifs "aujourd'hui le contrat n'est pas viable économiquement", a plaidé Émeric Morice, l'avocat de Veolia-Transdev. "La fréquentation n'est pas là. Elle va venir mais si on change de point de départ tous les deux ans ça va être compliqué d'avoir une réelle fréquentation", a-t-il ajouté.

Le tribunal doit rendre sa décision dans plus d'une quinzaine de jours. Le 3 avril 2013 quelques centaines de personnes avaient manifesté contre cet avenant et les commerçants avaient baissé le rideau pendant deux heures. Depuis le 1er janvier 2015 le tarif est de 12,50 euros pour les véhicules particuliers (qui représentent plus des deux tiers des véhicules) contre 6 euros début 2012.

D. L. avec AFP