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Le numéro deux d'Air Canada pressenti pour diriger Air France-KLM

Benjamin Smith aurait les faveurs du comité de nomination, qui cherche un successeur à Jean-Marc Janaillac.

Le numéro deux de la compagnie aérienne Air Canada, Benjamin Smith, aurait été choisi par le comité de nomination d'Air France-KLM pour succéder à Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe franco-néerlandais, indique Le Monde mercredi, citant "plusieurs sources".

Le comité de nomination du conseil d'administration d'Air France-KLM a, selon le quotidien, étendu sa recherche à des profils internationaux sur l'insistance de l'américain Delta et du chinois China Eastern, qui figurent parmi ses actionnaires. "Un tabou jusqu'à présent pour le groupe" qui privilégiait des dirigeants français, note Le Monde.

Benjamin (surnommé Ben) Smith deviendrait directeur général d'Air France-KLM, qui se doterait d'un président non-exécutif, affirme Le Monde. Dans un tweet daté de mardi, Philippe Evain, le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, principal syndicat chez les pilotes) d'Air France, hostile à cette nomination, avait cité le nom de Ben Smith.

"Au sujet de la gouv(ernance) d'AF-KLM, il semble que Delta et KLM pèsent de plus en plus. Donner suite à une solution (Ben Smith) dont le seul avantage serait le maintien des personnes qui ont échoué serait une grave erreur", écrivait-il dans son tweet.

"Le processus de nomination de la nouvelle gouvernance d'Air France-KLM est en cours et se poursuit. Aucune décision n'est prise", a de son côté indiqué la direction à l'AFP.

Employé chez Air Canada depuis 2002

Ben Smith est responsable des transports aériens et chef de l'exploitation chez Air Canada. "Il assume la responsabilité générale de l'ensemble des fonctions liées au service à la clientèle, aux affaires commerciales et à l'exploitation d'Air Canada dans le monde entier", et est responsable de la stratégie marketing et de "son rendement opérationnel et financier", peut -on lire sur le site de la compagnie canadienne.

Recruté par la compagnie en 2002, il y est aussi décrit comme "le visionnaire de l'expansion stratégique et diversifiée du réseau mondial d'Air Canada à plus de 200 destinations sur six continents, avec un parc aérien comprenant plus de 350 appareils". Ben Smith a aussi lancé la filiale à bas coûts Air Canada Rouge.

"En outre, Ben a été le négociateur principal au cours des négociations collectives du transporteur avec les deux syndicats représentant les pilotes et les agents de bord, négociations qui ont mené à la conclusion d'accords historiques de dix ans", relève le site d'Air Canada.

Jean-Marc Janaillac avait démissionné le 4 mai à la suite d'une consultation du personnel sur un accord salarial, rejeté à 55,44%. Il a été provisoirement remplacé par Anne-Marie Couderc, présidente non-exécutive de la compagnie qui dirige aussi le comité de nomination.

Un salaire inférieur à celui de Jean-Marc Janaillac

Dans son dernier rapport annuel, Air Canada détaille la rémunération de son numéro 2. Ben Smith touche un salaire fixe de 600.000 dollars canadiens, soit un peu moins de 400.000 euros par an.

S’il atteint les objectifs qui lui ont été assignés, Air Canada lui verse une prime pouvant atteindre 135% de sa salaire fixe, soit, au maximum, l’équivalent de 940.00 euros par an.

Cette rémunération est inférieure à celle accordée au PDG d’Air France-KLM. Jean-Marc Janaillac touchait 600.000 euros par an de salaire fixe et avec la part variable, il pouvait gagner jusqu’à 1,2 millions d’euros.

Y.D. avec AFP