Le Parlement européen a finalement rejeté la "taxe robot"
Bonne nouvelle pour l’industrie et l’innovation européenne. Le rapport de la députée européenne Mady Delvaux a été adopté en plénière jeudi 16 février par le Parlement européen à une exception près. Si les députés ont estimé qu’il était nécessaire de créer un cadre juridique pour les robots, ils ont estimé qu’une taxe pourrait "nuire à l’industrie". En rejetant cette idée, ils éliminent de fait la création d’un fonds pour financer un revenu universel pour les salariés dont l’emploi aurait été supprimé par l’arrivée d’une machine. Le rapport avait été adopté dans son ensemble en première lecture.
Si Mady Delvaux voit la création d’un cadre juridique comme une avancée, elle a fait part de sa déception sur le rejet de la taxe. Pour elle, "les législateurs refusent de tenir compte des conséquences négatives de la robotisation sur le marché du travail. […] Ils ont méconnu les préoccupations de nos citoyens", a réagi la députée luxembourgeoise.
Une taxe économiquement contre-productive
Pour l’industrie et pour les sociétés qui créent des robots, le rejet de la taxe est une bonne nouvelle. Mercredi, sur Europe 1, Bruno Bonnell, président de Robopolis, n’avait pas caché son inquiétude sur les conséquences d'une éventuelle taxe.
Signalant d’abord que l’Allemagne disposait de cinq fois plus de robots que la France, sans répercussion sur l’emploi, ce spécialiste avait expliqué qu’une telle loi serait économiquement contre-productive. Elle se traduirait par une augmentation des prix des robots que devrait assumer le client final. D’autant que le terme de "robot" concerne l’ensemble des "machines physiques équipées de capteurs et interconnectées à un environnement en analysant des données".
Sur son site, Mady Delvaux explique que "si de nombreuses personnes perdent leur emploi à cause des robots, il faudra leur assurer une vie décente. Nous invitons les États-membres à y réfléchir".
Le texte doit désormais passer par la Commission européenne qui devra donner son avis.