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Le patron de TF1 renonce à la moitié de son bonus

Le nouveau patron impose des sacrifices à ses salariés comme à ses actionnaires

Le nouveau patron impose des sacrifices à ses salariés comme à ses actionnaires - AFP Xavier Leoty

En renonçant à 510.232 euros de part variable, Gilles Pélisson ne touchera plus que 1,3 million d'euros brut au titre de 2016.

C'est un geste plutôt rare. Gilles Pélisson, PDG de TF1 depuis le mois de février 2016, a volontairement diminué sa rémunération. Précisément, il a renoncé à la moitié de son bonus dû au titre de l'année 2016, soit un sacrifice de 510.232 euros. Si l'on ajoute cette somme à son salaire fixe, le nouveau patron de la Une aurait dû toucher 1,3 million d'euros brut au titre de 2016, auxquels s'ajoutent des stock options Bouygues valorisées 197.888 euros.

Au maximum, Gilles Pélisson peut toucher un salaire de 2,3 millions d'euros brut: 920.000 euros de salaire fixe, plus un bonus pouvant aller jusqu'à 1,38 million (soit le même salaire que son prédécesseur Nonce Paolini). Le montant du bonus dépend des performances et notamment du bénéfice net du groupe TF1. Pour 2016, la somme maximale prévue n'avait de toutes façons pas été atteinte. Elle avait été arrêtée à 1,06 million d'euros, avant que Gilles Pélisson ne renonce à la moitié.

Sacrifice exemplaire

Les plus cyniques argueront que Gilles Pélisson est à l'abri du besoin, ayant touché un golden parachute de 5 millions d'euros brut lors de son départ d'Accor en 2010.

Mais le patron de la Une a surtout voulu montrer qu'il appliquait à lui-même les sacrifices demandés à l'entreprise. Il vient de lancer un nouveau plan d'économies, baptisé Recover, qui doit réduire les coûts de 25 à 30 millions d'euros chaque année. Parallèlement, il continue à réduire l'effectif -sans plan social toutefois. Le nombre de salariés a encore baissé d'une centaine de CDI en 2016, après 126 en 2015.

Il n'y a pas d'ailleurs pas que les salariés qui sont mis à la diète. Les actionnaires aussi. Le dividende a ainsi été réduit à 0,28 euro, un niveau jamais vu depuis 1997...

Réveil des programmes

Mais cette cure d'austérité s'accompagne aussi d'un réveil des programmes, avec une audace dont le groupe n'avait pas preuve depuis une éternité. Certains sont des succès d'audience, comme Quotidien de Yann Barthès sur TMC, ou la migration des sacro-saints Feux de l'amour de 13h50 à 11h, malgré les perturbations causées dans les habitudes des maisons de retraite.

D'autres sont des échecs, comme les deux programmes testés en avant soirée l'été dernier sur la Une: 5 à 7 avec Arthur, puis 19h live. Le 6 mars, la Une diffusera même Louis(e), une fiction dont l'héroïne est une transsexuelle, ce qui aurait été inimaginable il y a quelques années.

Jamal Henni