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Transports

Fragilisé par la crise du 737 MAX, le directeur général de Boeing, Dennis Muilenburg, démissionne

A la tête du groupe depuis 2015, il affrontait, depuis près d'un an, une des crises les plus importantes de l'histoire du constructeur américain. L'actuel président du conseil d'administration, David Calhoun, prendra sa suite à partir du 13 janvier prochain.

Clap de fin pour Dennis Muilenburg. Le constructeur américain Boeing a annoncé la démission de son directeur général, très fragilisé par la crise du 737 MAX. C'est l'actuel président du conseil d'administration, David Calhoun, qui prendra sa suite à partir du 13 janvier prochain.

"Le conseil d'administration a décidé qu'un changement de direction était nécessaire pour restaurer la confiance dans la société alors qu'elle s'efforce de rétablir les liens avec les autorités de réglementation, les clients et toutes les autres parties prenantes" indique un communiqué du groupe.

Le départ de Dennis Muilenburg n'est pas une surprise tant sa position semblait s'affaiblir, à mesure que les mauvaises nouvelles s'amoncelaient. La semaine dernière, le groupe avait été contraint à suspendre la production des 737 MAX alors que l'avion est cloué au sol depuis mi-mars. Une décision qui démontrait qu'une reprise des vols allait prendre plus de temps que prévu, tandis que près de 400 exemplaires se serrent déjà sur les parkings du constructeur.

"Transparence totale"

La situation devenait ainsi critique pour Boeing, mais aussi pour son concurrent Airbus, qui souffrait de l'image négative véhiculée par les déboires de l'Américain.

Jusqu'à présent, Dennis Muilenburg s'était refusé à démissionner, affirmant qu'il était de son devoir de surmonter la crise. Mais neuf mois après l'interdiction de vol, les autorités de sécurité aérienne n'ont toujours pas donné leur feu vert à la remise en service de l'appareil.

"Sous la nouvelle direction, Boeing fonctionnera avec un engagement renouvelé de transparence totale, y compris une communication efficace et proactive avec la FAA (le régulateur américain), d'autres régulateurs mondiaux et ses clients", a également précisé Boeing.

A l'ouverture de Wall Street, le titre Boeing a grimpé en flèche, à +3,6% dès les premières minutes. Le titre avait accusé depuis mars une perte de plus de 20% de sa valeur.

Thomas Leroy