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Le PDG de cette start-up française arrêté pour escroquerie au crowdfunding

Malgré une démonstration sur YouTube, ce bracelet connecté présenté sur le CES de Las Vegas par une start-up française était une arnaque.

Malgré une démonstration sur YouTube, ce bracelet connecté présenté sur le CES de Las Vegas par une start-up française était une arnaque. - Capture YouTube

En 2015, Rifft a séduit le public du CES de Las Vegas avec un bracelet connecté des plus perfectionné. Pour lancer ce projet, son PDG a récolté 4 millions d'euros en levées de fonds et en financement participatif. Une pure arnaque.

L’idée de la start-up Rifft (Research & Innovation for future technologies) avait de quoi séduire les geeks. Elle a créé le CT Band SimpliCT, un bracelet connecté de montre pouvant ainsi transformer une toquante classique en objet high-tech. Pour l'obtenir, pas besoin de se ruiner. Il était annoncé à 149 euros pour la version plastique et 209 pour celle en cuir.

Le projet avait aussi de quoi rassurer puisqu’il a été présenté en 2015 sur le CES, le salon mondial de la tech de Las Vegas. Mais aussi, la start-up installée à Sophia Antipolis affichait sur son site deux "awards" reçus en 2017 et 2018.

Apparemment, ce n'était qu'une arnaque qui a conduit Lucas Goreta, patron de Rifft, devant la justice avec une mise en examen pour escroquerie. Avec son innovation, il a séduit des investisseurs et 10.000 personnes sur les plateformes de financement participatif.

Certains donateurs ont reçu "un bracelet chinois à 29 euros" au lieu du gadget français comme l'un d'eux le dit en commentaire d'une vidéo postée sur YouTube. D'autres n'ont rien reçu. Des donateurs se sont finalement tournés vers la justice pour avoir des explications. C’est ainsi la gendarmerie a découvert le pot aux roses, qui a été révélé par Le Dauphiné.

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- © Rifft

Lucas Goreta est suspecté d’avoir détourner 4 millions d’euros en réalisant des levées de fonds et avec des campagnes de crowdfunding qui n’ont jamais abouties. Il promettait aux uns 15% des recettes et aux autres un bracelet moins cher que le prix réel avec une livraison début 2016.

Le PDG a été interpellé à Annecy début mars. Après 48 heures de garde à vue, il a été mis en examen pour escroquerie. Selon les enquêteurs, Lucas Goreta avait déjà eu des démêlés avec la justice pour d’autres affaires d’escroquerie. En 2007, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 5 ans d'interdiction de gérer une entreprise. À cette époque, comme le rapporte Nice Matin, Lucas Goreta avait créé une chaine de Ponzi à la Madoff avec un fonds de pension spécialisée dans les pierres précieuses.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco