BFM Business
Transports

Le PDG de Ryanair veut collaborer avec Air France

Michael O'Leary, PDG de Ryanair.

Michael O'Leary, PDG de Ryanair. - EMMANUEL DUNAND / AFP

Le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, a suggéré à Air France et Lufthansa de collaborer avec lui sur les lignes moyen-courriers. Selon lui, cela permettrait de faire pression sur les syndicats, peu enclins à accepter la création de filiales à salaires réduits.

Alors que les tensions persistent entre la direction d'Air France et ses pilotes, le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, a suggéré à la compagnie française ainsi qu'à Lufthansa de collaborer avec sa société sur les segments moyen-courriers, de façon à faire "pression" sur leurs syndicats. "La seule issue possible pour les compagnies établies est de collaborer avec les compagnies à bas coûts", a-t-il déclaré ce lundi, dans une interview au site spécialisé Austrian Aviation Net.

Tandis que les grandes compagnies peinent à faire accepter la mise en place de filiales à salaires réduits, une telle collaboration "leur donnerait une arme et un moyen de pression sur les pilotes et les syndicats", a souligné Michael O'Leary.

Réputé pour son goût de la provocation et pour son hostilité aux avantages sociaux, le dirigeant a cité en exemple un accord de coopération conclu avec la compagnie scandinave à bas coûts Norwegian. "À partir de juin, nous assurerons des correspondances avec des vols long-courriers de Norwegian, jouant le rôle de maillon entre le court et le long courrier. Pourquoi cela ne pourrait-il pas fonctionner avec Lufthansa, Air France ou Alitalia?", s'est-il interrogé.

O'Leary cible les syndicats

En déléguant de facto des liaisons moyen courriers souvent déficitaires, les grandes compagnies "perdent moins d'argent en raison de coûts moindres, elle ont moins de risques et moins de grèves", a estimé le patron de Ryanair, qui assure avoir pour sa part renoncé à ses projets de vols long courriers. Selon lui, les compagnies traditionnelles n'ont guère la possibilité d'opérer avec profit des compagnies à bas coûts, telle la filiale Eurowings de Lufthansa.

"Le problème de Carsten Spohr (le PDG de Lufthansa) avec Eurowings, c'est qu'à cause des syndicats, il n'obtiendra pas l'efficacité et la productivité dont il a besoin pour sa filiale à bas coût", a-t-il prédit. Avant d'ajouter que "Lufthansa et Air France parlent chaque année de réformes mais rien ne se passe, car à chaque fois qu'elle essaient, les syndicats disent 'non'". En cas de collaboration avec son groupe, "nous les aiderions pour les restructurations", a affirmé le dirigeant irlandais.

Alors que Air France et Lufthansa, en pleine recherche d'un nouveau modèle économique, sont régulièrement l'objet de mouvements sociaux, Ryanair est de son côté sous le coup d'un placement sous contrôle judiciaire de la justice française. Celle-ci lui reproche notamment de ne pas respecter le droit social français.

P.L avec AFP