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Le PDG de Transdev attend plus de flexibilité de la part des cheminots

Éric Mallet, le PDG de Transdev.

Éric Mallet, le PDG de Transdev. - Éric Piermont - AFP

Le patron de Transdev, potentiel concurrent de la SNCF lorsque le transport ferroviaire de voyageurs sera ouvert à la concurrence, craint que le statut dont bénéficient les cheminots soit imposé à tous les acteurs du rail.

Thierry Mallet, le patron de Transdev (filiale à 70% de la Caisse des dépôts et à 30% de Veolia) ne souhaite pas embaucher des cheminots bénéficiant exactement du même statut qu'à la SNCF. Or il craint d'y être contrait à l'issue des négociations menées entre les syndicats de cheminots et le gouvernement. 

"Il ne faut pas aujourd'hui rigidifier le modèle social", a déclaré Thierry Mallet, qui est aussi président de l'Union des transports publics (UTP), l'organisation professionnelle du secteur. "L'objectif, c'est de ne pas faire en sorte que le statut et les conditions de travail qui existent à la SNCF soient imposées à tous les nouveaux entrants, sinon nous ne bougerons pas", a-t-il encore précisé. 

Maintien de la rémunération et garantie de l'emploi 

"On peut conserver un certain nombre d'éléments clef du statut pour les gens qui sont transférés (dans le cas où la SNCF perdrait un contrat, ndlr), mais il faut à tout prix permettre une organisation du travail qui soit différente de celle qu'on a aujourd'hui si on veut créer plus de polyvalence et plus de flexibilité", a argumenté le PDG de Transdev. 

Parmi les éléments qui seraient concernés, il a cité le maintien de la rémunération, de la garantie de l'emploi -c'est-à-dire la garantie de ne pas être licencié pour des raisons économiques-, des avantages tels que les facilités de circulation, l'accès au système de santé de la SNCF et le système de retraite.

"Pour nous, la rémunération n'est pas forcément l'enjeu crucial. L'enjeu crucial, c'est de travailler de manière différente", en permettant à la même personne d'effectuer plusieurs tâches, a souligné Thierry Mallet.

"Je suis prêt à les payer plus"

En cas de gain d'un contrat face à la SNCF, il compte accueillir les cheminots "sur la base du volontariat". "On va faire en sorte d'être attractifs pour qu'ils aient envie de venir chez nous. Et je suis prêt à les payer plus pour autant qu'on ait une organisation du travail différente", a-t-il dit.

Comme Transdev -qui exploite déjà des trains de voyageurs dans six pays- certains concurrents potentiels de la SNCF craignent que le gouvernement n'impose trop de contraintes à tout le secteur pour lâcher du lest dans la négociation en cours avec les syndicats de cheminots. Il faudra aussi que l'ouverture à la concurrence soit assez importante dans les régions pour intéresser les opérateurs alternatifs, a ajouté Thierry Mallet.

A.M. avec AFP