Le projet i-boycott s’attaque à H&M et Petit Navire
Mûri depuis plusieurs mois, le projet i-boycott est arrivé à son terme, ce mercredi 1er juin. Avec, à la clé, deux campagnes visant des entreprises, épinglées pour certaines de leurs méthodes. Pour rappel, cette "plateforme citoyenne" se propose, à la demande d’internautes, d’orchestrer une vaste campagne virale de boycott (appeler à ne plus acheter les produits d’une entreprise) ou de "buycott" (appeler à acheter les produits d’une ou plusieurs entreprises considérées comme plus responsables).
La première "cible" de i-boycott se nomme H&M. Le suédois, géant de l’industrie de la mode, est ciblé pour les conditions dans lesquelles travaillent ses ouvriers, ou ceux de leurs sous-traitants. "Même après les nombreux scandales, notamment en Asie, cette entreprise ne respecte pas toujours les normes de sécurité des bâtiments", selon Levent Acar, cofondateur de la plateforme.
L'entreprise a réagi quelques heures plus tard, indiquant travailler "depuis plusieurs années déjà sur ces questions de sécurité primordiales comme par exemple des formations à la sécurité incendie pour les ouvriers ou des évaluations sur les installations électriques des fournisseurs", et précisant que "H&M ne possède pas d’usine. Nous travaillons avec environ 850 fournisseurs, soit environ 1900 usines dans le monde".
Un droit de réponse pour les entreprises visées
La seconde société visée est le spécialiste des conserves de poissons Petit Navire. Désormais propriété du groupe thaïlandais Thaï Union Frozen, cette dernière se trouve dans le collimateur de i-boycott pour ses méthodes industrielles de pêche. "À partir de documents recueillis par des associations, mais aussi grâce à une enquête publique américaine, nous pouvons affirmer que Petit Navire a recours à l’usage intensif de DCP (ndlr: le Dispositif de concentration de poisson, utilisé pour la pêche au thon mais ayant notamment pour conséquence de toucher d'autres espèces, parfois protégées)", assure Levent Acar.
Les campagnes de boycott seront déclenchées lorsque le cap des 1.000 "boycottants" sera franchi, ce qui ne saurait tarder. Les deux entreprises auront alors la possibilité de publier un droit de réponse, qui sera envoyé par courriel aux participants.
Suivra un vote pour savoir si, à la suite de cette réponse, le boycott doit se poursuivre. En attendant, i-boycott compte mobiliser le plus possible, notamment grâce aux réseaux sociaux. Leurs campagnes devraient ainsi être relayées par divers "partenaires" influents de la toile. Assez pour faire trembler les multinationales?
Crowdfunding gagnant