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Rafale: Hollande confirme la vente à l'Egypte

Le Rafale s'exporte enfin. un contrat a été noué avec l'Egypte pour 24 appareils.

Le Rafale s'exporte enfin. un contrat a été noué avec l'Egypte pour 24 appareils. - Nicolas Tucat

Un accord avec l'Egypte portant sur 24 appareils, pour 5 milliards d'euros a été trouvé, a confirmé François Hollande ce jeudi. La signature officielle aura lieu lundi 16 février.

L'Egypte s'est engagée à acquérir 24 avions de chasse de Dassault pour un montant de 5 milliards d'euros, a confirmé François Hollande ce 12 février. Une signature officielle interviendra lundi 16 février.

Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet européen, le président de la République a ensuite affirmé que cette première vente "pourra être un élément de conviction supplémentaire" pour signer d'autres contrats à l'export.

De son côté, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier a remercié l'Egypte pour "sa confiance" et salué "le soutien" que le gouvernement français a apporté à son groupe.

Mais le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, n'a pas encore rendu sa décision concernant l'offre française, a assuré un peu plus tard une source gouvernementale française à Reuters. 

15 ans d'attente

Quinze ans après son entrée en service dans l'armée française, la France n'a jamais été aussi près de décrocher un contrat à l'export pour ce fleuron de l'industrie aéronautique militaire française. On attendait l'Inde ou le Qatar, c'est finalement l'Egypte qui devient le premier client à l'export pour le Rafale.

Le contrat était en négociation depuis trois mois. De toute l'histoire des ventes d'armes, jamais une vente n'aura été conclu aussi vite.

Le 7 février, Eric Trappier, avait indiqué que l'avionneur était "sur le point de réussir le premier contrat export du Rafale". Mais il n'avait pas donné le nom du pays potentiellement acquéreur. 

Des facilités de paiement pour l'Egypte

La France entend faire une importante concession pour décrocher ce marché: Paris a accepté de garantir près de la moitié de la commande via Coface, l'assureur des exportateurs français. Ce qui revient concrètement à accorder des facilités de crédit au Caire.

Avec ce contrat, Dassault aurait enfin un client étranger pour son Rafale. Ce serait surtout un soulagement pour les finances françaises. L'armée ne serait plus obligée de réceptionner les 11 appareils fabriqués chaque année. Elle n'en recevrait plus que quatre dès l'an prochain, sans déstabiliser la chaîne d'assemblage du chasseur et ses 500 sous-traitants.

Ce contrat permettrait aussi à Paris de disposer d'un peu plus de temps pour finaliser d'autres négociations. Avec le Qatar, ce sont 36 appareils qui sont en jeu. Sans oublier la méga-commande de 126 Rafales par l'Inde, espérée depuis des mois. Paris et New Delhi avaient promis début décembre de conclure "rapidement" la vente de 126 Rafale à l'Inde, un contrat géant en négociations depuis janvier 2012, qui, s'il était conclu, mettrait fin à une quinzaine d'années d'espoirs et de déconvenues pour tenter d'exporter l'appareil de Dassault Aviation. 

Mathieu Sevin avec N.G. et AFP