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Le redressement de Sony plombé par les smartphones

Le directeur financier de Sony, Kenichiro Yoshida, a présenté des résultats 2014-2015, en perte mais moins mauvais que prévu il y a 6 mois.

Le directeur financier de Sony, Kenichiro Yoshida, a présenté des résultats 2014-2015, en perte mais moins mauvais que prévu il y a 6 mois. - AFP Yoshikazu Tsuno

L'ex-star de l'électronique japonaise affiche des résultats 2014 en redressement dans ses divisions piliers. A l'exception de son activité de téléphone mobile qui perd 1,6 milliard d'euros.

Sony redresse la tête sur ses principales activités sauf dans la téléphonie mobile. Le géant japonais de l'électronique a fait état d'une perte nette de 126 milliards de yens (près de 926 millions d'euros) pour l'exercice 2014/2015 (clos le 31 mars 2015), ce qui est moins catastrophique que prévu il y a six mois, d'autant que le groupe se montre optimiste pour l'exercice en cours.

Le fleuron nippon de l'audiovisuel grand public espère dégager, sur l'année comptable en cours, un gain net de 140 milliards de yens (un peu plus d'un milliard d'euros) et un bénéfice d'exploitation de 320 milliards de yens (2,3 milliards d'euros), plus de 4 fois supérieur à l'exercice écoulé.

Sur l'exercice 2014/2015, la multinationale dirigée par Kazuo Hiraï a précisé que les activités de jeux vidéo et de composants électroniques (les capteurs d'image essentiellement) avaient enregistré des ventes robustes et supérieures à celles pressenties il y a quelques mois. Les cours de l'euro et du dollar par rapport au yen ayant été plus élevés que Sony ne l'escomptait, ses rentrées ont mécaniquement été amplifiées.

Même les téléviseurs sont redevenus rentables

Son bénéfice d'exploitation 2014/2015 a, pour sa part, été multiplié par 2,5 sur un an, à 68,5 milliards de yens (500 millions d'euros environ), grâce aux bonnes performances des jeux et composants, auxquelles s'est ajoutée une notable amélioration du marché des téléviseurs, redevenus rentables pour la première fois depuis 10 ans. Son activité de jeux (game & network services) a ainsi connu une croissance de 33 % en un an !

Seule ombre -de taille- à ce tableau: les piètres performances de sa filiale de smartphones et tablettes, Sony Mobile Communications. Cette activité a enregistré une perte d'exploitation annuelle de 217 milliards de yens soit environ 1,6 milliard d'euros.

Ce déficit abyssal est dû au fait que Sony a dû se résoudre à enregistrer d'importantes dépréciations d'actifs qui ont plombé le bilan comptable de l'activité. Le constructeur cite aussi l'appréciation du dollar qui a alourdi ses coûts facturés dans la devise nord-américaine.

Sony, comme nombre de ses collègues présents sur le marché des smartphones Android, souffre de la concurrence effrénée que subit ce marché, très ouvert, dont les prix baissent régulièrement, au profit du consommateur. 

Sony Mobile Communications est en cours de restructuration

Cette division mobile a vu son chiffre d'affaires (9,7 milliards d'euros environ) croître de 11%, mais sans aucune progression du nombre de smartphones vendus (39 millions de mobiles au total) entre 2013 et 2014. On en déduit que la marque a commercialisé davantage de modèles haut de gamme.

Conscient que cette activité pèse sur son redressement global et amoindrit les performances satisfaisantes de plusieurs divisions piliers, l'industriel a prévu de réduire de 30% les effectifs de sa division Mobile & Communications. Sony va aussi resserrer son catalogue autour de modèles de smartphones à plus forte valeur ajoutée, comme le récent Z4, lancé au Japon.

Cette restructuration, couplée avec la réorganisation censée permettre une gestion autonome et transparente des différentes activités en les dégageant dans des entités à part, donnent à Sony des raisons d'espérer.

Sur l'année fiscale en cours, il entend recouvrer des marges solides comme l'a promis son patron, même si le chiffre d'affaires du groupe devrait subir un déclin de 3,8% à 7.900 milliards de yens (58 milliards d'euros), selon les prévisions dévoilées lors de la présentation de ses résultats annuels.

Frédéric Bergé