BFM Business
Transports

Le RER B, symbole de la détérioration du réseau francilien

Le RER B est la 2ème ligne la plus fréquentée d'Europe (image d'illustration).

Le RER B est la 2ème ligne la plus fréquentée d'Europe (image d'illustration). - Martin Bureau - AFP

Les récentes perturbations sur la deuxième ligne de trains la plus fréquentée d'Europe ont mis en lumière les défaillances du réseau ferroviaire francilien.

Prendre le RER B, c'est toujours l'occasion d'un voyage dans le temps: des caténaires vieilles de 70 ans, voire d'un siècle, des postes d'aiguillage également hors d'âge, des réseaux électriques qui différent d'une zone à l'autre (25.000 volts sur le tronçon nord, 1.500 volts au sud)... Et jusqu'à une période récente, un conducteur SNCF au nord, et un RATP au sud.

La vétusté des infrastructures est telle que pour effectuer la réparation du caténaire dont l'arrachage a provoqué les énormes perturbations de mardi et mercredi, il a fallu refabriquer des pièces qui ne sont plus en catalogue. Un comble pour la 2ème ligne la plus fréquentée d'Europe, avec 900.000 passagers par jour.

La cause principale est connue: des décennies de sous-investissement. Pendant plus de trente ans, priorité a été faite au TGV au détriment des investissements destinés à entretenir le réseau, tout particulièrement en Île-de-France.

Pas d'amélioration perceptible avant...2025

A titre de comparaison, en Allemagne, 2.000 aiguillages sont changés chaque année, contre 400 en France. Pourtant, le tronçon nord du RER B a été rénové pendant 6 ans, avec 650 millions mis sur la table: seulement 260 millions pour l'infrastructure et 317 pour le matériel roulant.

Les plages de maintenance sont elle aussi très restreintes, car si le métro est fermé toute la nuit, on ne peut travailler sur les voies de RER qu'entre 2h00 et 4h00 du matin.

La cour des comptes s'était saisie du sujet, dans un rapport remis en février dernier. On peut y lire ce commentaire du president du conseil d'administration de SNCF Réseau: "Compte tenu du retard accumulé dans la maintenance du réseau ferroviaire francilien, je confirme que l'amélioration de la qualité du service sera peu perceptible des usagers avant 2025."

Jean-Baptiste Huet