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Le (vrai) rhum Havana Club va pouvoir déferler sur les États-Unis

Pernod Ricard va pouvoir vendre son Havana Club sous ce nom aux États-Unis.

Pernod Ricard va pouvoir vendre son Havana Club sous ce nom aux États-Unis. - Adalberto Roque - AFP

Le rapprochement de Cuba et des États-Unis ne suffisait pas à permettre à Pernod Ricard d'écouler son rhum aux USA. Encore fallait-il régler un contentieux avec le concurrent Bacardi. C'est chose faite.

Havana Club, marque de rhum du groupe Pernod-Ricard, va pouvoir inonder les États-Unis. Un marché primordial puisque le pays est le plus gros consommateur du breuvage, ambré ou blanc, au monde. Il représente à lui seul 40% des volumes consommés chaque année. La fin d'une longue bataille pour le groupe, qui aura dû attendre le réchauffement des relations diplomatiques entre La Havane et Washington et, il y a seulement quelques jours, la reconnaissance par la justice américaine de sa détention de la marque Havana Club.

Le bureau des marques et des brevets des États-Unis a en effet donné le droit au gouvernement cubain de vendre son rhum Havana Club sur le territoire américain dès que l'embargo contre La Havane sera levé, selon des documents consultés par l'AFP vendredi.

Une bataille juridique sans fin

La décision, adoptée discrètement mercredi, représente la fin d'une longue bataille juridique entre Cuba et la famille Bacardi, qui vend déjà du rhum Havana Club, mais produit à Porto Rico. Bacardi pourrait toutefois retourner en justice pour tenter de pousser les autorités américaines à revenir sur cette décision.

L'origine de cette bataille juridique sans fin remonte à l'époque où la société Bacardi, qui produisait à Cuba du rhum pour les marques Bacardi et Havana Club, a décidé de quitter le pays en 1959 après l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro. La société a continué à commercialiser du rhum Havana Club, notamment aux États-Unis.

Selon les documents du bureau des marques et des brevets, l'entreprise cubaine Cubaexport avait obtenu lundi une permission spéciale de l'Office pour le contrôle des avoirs étrangers, qui dépend du Trésor. La société a donc aussitôt déposé les documents nécessaires, qui a fait droit à sa demande mercredi.

Cuba était déjà parvenu à obtenir l'enregistrement de la marque en 1976 mais avait perdu ses droits en 2006 en omettant de présenter la licence appropriée aux autorités concernées. La Havane avait porté l'affaire en justice, un dossier qui était allé jusqu'à la Cour suprême des États-Unis en 2012, mais celle-ci avait refusé de discuter de cette affaire sur le fond.

N.G. avec AFP