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Le scandale du diesel met Volkswagen dans le rouge

Volkswagen a accusé la première perte de son histoire en 15 ans.

Volkswagen a accusé la première perte de son histoire en 15 ans. - Tobias Schwarz - AFP

Le constructeur allemand a annoncé ce mercredi 28 octobre avoir réalisé des pertes au troisième trimestre. Du jamais vu depuis 15 ans. Le groupe est plombé par les 6,5 milliards de provisions passées pour faire face au scandale des moteurs truqués.

"Nous ferons tout pour retrouver la confiance que nous avons perdue". Cette phrase du patron de Volkswagen, Matthias Müller, résume la volonté du groupe à vouloir tourner au plus vite ce qui restera sans doute comme la page la plus sombre de son histoire.

Et pour cela l'entreprise a passé ses comptes à la paille de fer. Le groupe a ainsi annoncé ce mercredi 28 octobre sa première perte trimestrielle depuis 15 ans, Volkswagen étant tombé dans le rouge à hauteur de 1,67 milliard d'euros au troisième trimestre.

Un chiffre qui est somme toute fort logique: le groupe avait annoncé le 22 septembre dernier des provisions de 6,5 milliards d'euros pour faire face au scandale des moteurs truqués. Une charge qui devait évidemment grevé les comptes du troisième trimestre.

La force du groupe

Le constructeur mentionne évidemment ce fait dans son communiqué, indiquant au passage que ces provisions sont un peu plus fortes que ce qui avait été initialement prévu (6,7 contre 6,5 milliards d'euros). Ce à quoi s'ajoute également 200 autres millions d'euros de provisions passées uniquement sur l'activité camion du groupe.

Il n'en reste pas moins que sur les neuf premiers mois de 2015, le géant allemand garde la tête hors de l'eau, affichant ainsi un bénéfice de 3,99 milliards d'euros. Et en éliminant les charges liées au scandale, Volkswagen afficherait des bénéfices de 10,2 milliards d'euros, soit 8% de mieux que l'an passé. D'ailleurs, à la vue de ces résultats moins mauvais qu'escomptés par les analystes, l'action Volkswagen a légèrement décollé à la Bourse de Francfort (+3%).

"Ces chiffres montrent que la force du noyau dur de Volkswagen", a considéré Matthias Müller cité dans le communiqué. Le directeur financier du groupe, Frank Witer a lui jugé que la bonne situation financière du groupe "va aider à gérer la situation actuelle causée par l'impact financier du scandale".

Un risque majeur

Pour le reste de l'année à venir, le groupe a affirmer s'attendre à des livraisons stables, un chiffre d'affaires en légère hausse (il pourrait progresser de 4%) mais sa rentabilité sera évidemment dégradée. "Nous nous attendons à ce que le bénéfice opérationnel soit considérablement plus bas que l'an dernier", indique ainsi le groupe.

Reste que Volkswagen n'a pas encore fini de payer l'ardoise. Dans le rapport financier accompagnant les résultats, le groupe explique qu'il risque de faire l'objet de "charges financières considérables au fur et à mesures que les risques juridiques se concrétisent". Début octobre, les analystes de Crédit Suisse donnaient une fourchette de pertes hallucinantes, allant de 23 à 78 milliards d'euros.

J.M.