BFM Business
Entreprises

Le service d'entraide entre voisins BlaBlaHelp revendique plusieurs dizaines de milliers d'inscrits

Invité de BFM Business, Frédéric Mazella se réjouit du succès du lancement de BlaBlaHelp, une application d'entraide entre voisins qui correspond, selon le président et fondateur de BlaBlaCar, aux valeurs de sa communauté.

Plus qu'une simple plateforme de covoiturage, "BlaBlaCar est avant tout une communauté de gens qui se font confiance" estime Frédéric Mazella, interrogé par Hedwige Chevrillon sur BFM Business mercredi midi. "Pour se déplacer mais potentiellement aussi pour faire autre chose, c'est la raison pour laquelle nous avons consulté la communauté pour voir ce qu'elle attendait de nous en cette période", poursuit-il.

"Il est alors apparu de manière très claire que l’entraide de voisinage était quelque chose de parfaitement pertinent et compatible avec BlaBlaCar, qui est déjà une communauté d’entraide" selon son fondateur.

BlaBlaCar a donc annoncé le lancement de BlaBlaHelp jeudi dernier, une application destinée à "s’entraider à faire les courses de première nécessité, dans son quartier", alors que les activités du groupe de transport sont quasiment à l'arrêt depuis le début du confinement. L'application permet de mettre en relation les personnes vulnérables ou limités dans leurs déplacements avec des volontaires -appelés "helpers"- qui renseignent leur emplacement et la manière dont ils peuvent aider. "C'est une autre forme de solidarité et de fraternité au coeur des valeurs de BlaBlaCar" considère Frédéric Mazella.

Solliciter un "helper" domicilié près d'un parent proche

BlaBlaHelp a visiblement rencontré un franc succès puisque "sur les premières heures après le lancement, plus de 5.000 personnes par heure se sont inscrites" indique le président de BlaBlaCar. Aujourd’hui, "c’est plusieurs dizaines de milliers d’inscrits à travers 6 pays", ajoute-t-il, précisant que ses équipes travaillent actuellement au déploiement du service dans d'autres pays.

"On voit que ça fonctionne déjà très très bien, on voit le bon côté des gens, c’est notre communauté" se réjouit-il. "La vraie valeur d'un BlaBlaCar, ce n'est pas forcément uniquement le déplacement mais sa communauté de gens prêts à s'entraider", développe Frédéric Mazella, rappelant que celle-ci compte 18 millions de Français et 90 millions de personnes à travers le monde. 

Frédéric Mazella insiste également sur le fait que ce dispositif d'entraide n'est pas uniquement disponible pour les personnes au sein de la communauté. "Nous avons mis en place la possibilité d’aller chercher un “helper” près de chez vous mais également près de chez vos parents ou grand-parents ou près de chez des amis, pour pouvoir faire en sorte qu’ils aident des gens hors-communauté direct de Blablacar". Une personne de la communauté peut donc solliciter un "helper" domicilié près d'un parent proche âgé et/ou vulnérable pour lui demander de faire les courses pour ce dernier.

BlaBlaHelp peut-il devenir un vrai business? "On ne se pose pas la question comme ça" assure Frédéric Mazella. Cela peut en revanche "devenir un service utile, ça l'est déjà d'ailleurs" précise-t-il. Est-ce que ça le sera encore post-crise? "Ma conviction c’est que oui, l’entraide entre voisins, c’est puissant, il n'y a pas besoin de crise pour activer ce mécanisme" ajoute le fondateur qui a vu en ce confinement "une opportunité". "Si BlaBlaHelp perdure, il faudra trouver un modèle économique" ajoute-t-il néanmoins, puisque pour l'heure le service est "totalement gratuit donc totalement à perte pour BlaBlaCar" admet-il. "On pense juste que c’était la bonne chose à faire dans cette période-là" conclut celui qui est également co-président de France Digitale.

QS