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Transports

Le trajet domicile-travail, le futur "Graal du covoiturage" pour Blablacar

Invité sur BFM Business, Nicolas Brusson, le directeur général de Blablacar, estime que la loi d'orientation des mobilités est une petite "révolution" dans le domaine du covoiturage.

Le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) a été définitivement adopté mardi 19 novembre par 116 députés contre 49 s'y opposant (et 9 abstentions). Son ambition: réviser les modes de déplacement quotidien des Français en y intégrant la problématique environnementale.

Trottinettes, zones à faible émission, renforcement de la sécurité des passages à niveau… Les mesures qui composent ce projet de loi sont nombreuses. Mais celle qui retient l'attention de Nicolas Brusson, directeur général de Blablacar, c'est évidemment celle qui concerne le covoiturage. D'autant que son évocation au sein d'un texte si vaste constitue une première.

Le covoiturage éligible au forfait mobilités de 400 euros

Invité à l'antenne de Good Morning Business ce vendredi sur BFM Business, Nicolas Brusson estime en effet que la loi Lom constitue une véritable "révolution".

Pourquoi? Parce que l'"on introduit pour la première fois la voiture comme outil de mobilité", explique-t-il. Et ce, "dans le cadre d'une mobilité durable, d'une mobilité partagée, et donc le covoiturage rentre en force dans la Lom".

Et si cette loi se révèle si pertinente aux yeux du patron de Blablacar, c'est également parce qu'elle promet des subventions pouvant aller jusqu'à 400 euros par an (via le forfait mobilités durables, qui était jusqu'ici réservé aux vélos). Cet argent pourra désormais servir au covoiturage pour se rendre sur son lieu de travail.

"Il y a deux gros leviers", explique Nicolas Brusson. "Il y a les 400 euros (…) qui sont le forfait de mobilité durable, qui passent par les employeurs, qui peuvent donner cela à leurs employés". Le tout, sans charges supplémentaires. "Et le deuxième levier, c'est que le covoiturage pourra être, en partie, subventionné par les autorités organisatrices. (…) On voit cela aujourd'hui avec 'Île-de-France Mobilités' (l'autorité organisatrice des transports anciennement connue sous le nom de Stif pour "Syndicat des transports d'Île-de-France", NDLR) qui, d'une certaine manière, sponsorise le covoiturage".

Transformer les usages

Mais ce qui enthousiasme d'autant plus le directeur général de Blablacar, c'est avant tout le fait que le covoiturage connaît aujourd'hui une mue qui fait les bons comptes de la filière et qui, en prime, réduit l'impact environnemental de la voiture.

"On savait que le covoiturage fonctionnait. C'est 16 à 17 millions de membres sur Blablacar. Donc là, on est sur la partie longue distance non subventionnée, ce qui est autre chose", détaille Nicolas Brusson. Un covoiturage qui est plutôt occasionnel, concentré sur les week-end avec une "distance moyenne de 300 kilomètres", précise-t-il. "Mais finalement, on amène cette transformation d'usage, ce comportement vers le domicile-travail qui est, j'ai envie de dire, un peu le Graal du covoiturage parce que l'on utilise sa voiture, évidemment, tous les jours, versus une fois de temps en temps pour partir en vacances et en week-end. Donc, on essaie d'apporter ce comportement dans le domicile-travail. Et là (…) on s'attaque aux plus gros problèmes" que sont "les bouchons, la pollution des voitures et évidemment ce fameux 'autosolisme' (soit le fait de circuler seul dans une voiture - NDLR), conclut-t-il.
J.C-H