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Leroy Merlin et Castorama ont ouvert malgré l'interdiction

Leroy Merlin et Castorama ouvriront leurs portes dimanche en dépit d'une décision de justice.

Leroy Merlin et Castorama ouvriront leurs portes dimanche en dépit d'une décision de justice. - -

Les 14 enseignes d'Ile-de-France de ces deux magasins ont ouvert leurs portes, dimanche 29 septembre, malgré une décision de justice et le rappel à l'ordre de deux ministres.

Leroy Merlin et Castorama bravent l'interdiction. Ces deux enseignes de magasins de bricolages ont ouvert leurs portes en Ile-de-France, dimanche 29 septembre, malgré une interdiction de travail dominical délivrée par la justice, et le rappel à l'ordre de deux ministres.

"Il est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice", a dit le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, en déplacement au Vieux-Boucau (Landes).

"Nous sommes dans un Etat de droit (...) Les règles s'imposent. Elles s'imposent aux pauvres, elles s'imposent aux riches, aux faibles et aux puissants", a déclaré pour sa part la garde des Sceaux, Christiane Taubira, également présente à Vieux-Boucau.

Un rappel à l'ordre ignoré

Un rappel à l'ordre que semblent vouloir ignorer les deux chaînes de magasins bricolage qui ont reçu jeudi l'ordre de cesser d'ouvrir 15 de leurs magasins de la région parisienne le dimanche par le tribunal de commerce de Bobigny, en banlieue de Paris.

"Nous maintenons pour ce dimanche l'ouverture des neuf magasins" qui ont été condamnés à cesser l'activité dominicale par la justice, a annoncé un porte-parole de Leroy Merlin, quitte à "prendre le risque des astreintes".

"Nous avons pris la décision de ne pas pénaliser nos équipes et nos clients", a expliqué le porte-parole, rappelant qu'il n'était "pas possible de fermer un magasin du jour au lendemain", le groupe ayant reçu "la notification de justice vendredi".

120.000 euros d'astreinte par jour

Chez Castorama, cinq des six magasins de la région parisienne qui ont également ont reçu l'ordre de la justice de fermer le dimanche ont ouvert dimanche. Le jugement du tribunal, contre lequel les deux enseignes envisagent d'interjeter appel, est assorti d'une astreinte de 120.000 euros par magasin et par jour.

"Il est important que les clients fassent aussi entendre leur point de vue vis-à-vis des pouvoirs publics, et qu'ils disent combien il est important pour eux que les magasins soient ouverts, car c'est le weekend et le dimanche qu'on bricole", a souligné la porte-parole.

Les deux chaînes appellent les pouvoirs publics à clarifier un cadre législatif jugé trop complexe, permettant diverses dérogations auprès de diverses autorités. Tout comme leur concurrent Bricorama, à l'origine de la condamnation, elles réclament d'être logées à la même enseigne que les magasins de jardinage ou d'ameublement pour ouvrir le dimanche.

Pinel annonce une concertation

"Nous invitons monsieur Hamon à nous écouter et à discuter" pour "mettre fin à une situation ubuesque", a déclaré samedi le porte-parole de Leroy Merlin. Le même jour, ledéputé PS Olivier Faure a également prônésur BFMTV "une solution concertée" facilitant les ouvertures dominicales de magasins en région parisienne, tout en critiquant 'qu'une enseigne puisse contrevenir à une décision de justice". Dans le JDD, la ministre du Commerce Sylvia Pinel a annoncé une concertation avec les professionnels pour "dialoguer" avec les acteurs concernés.

Selon Jean-Marc Cicuto, délégué syndical central CFTC chez Leroy Merlin, "95% des salariés Leroy Merlin de la région parisienne sont pour le travail du dimanche".

Pour sa part, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et Philippe Poutou s'est élevé contre "la campagne médiatique lancée pour soutenir l'offensive patronale contre le code du travail", s'en prenant à la Une du Parisien qui titrait, samedi 28 septembre, "Interdits de travail" au sujet des employés de Castorama, Leroy Merlin et de Sephora.

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A. K. avec AFP