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Les 9 chiffres clés du rapport FIFA sur le marché mondial des transferts

Les pronostics vont bon train sur l'éventuelle prolongation du contrat de Lionel Messi au FC Barcelone

Les pronostics vont bon train sur l'éventuelle prolongation du contrat de Lionel Messi au FC Barcelone - MIGUEL RUIZ / FC BARCELONA / AFP

L'Angleterre dépense toujours plus, la Chine archi-domine l'Asie et s'invite à la table des grands pays de football, les clubs français continuent de vendre bien plus qu'ils n'achètent à l'étranger: le rapport annuel de la FIFA sur le marché des transferts recèle de nombreux chiffres intéressants.

La fédération internationale publie ce vendredi la cinquième édition de son Global Transfer Market Report, l’étude que réalise chaque année sa filiale FIFA TMS. TMS, pour Transfer Matching System, un acronyme issu du produit phare proposé par la filiale, le logiciel ITMS (le I signifiant International). Concrètement, un vaste système d'information dans lequel sont répertoriés tous les transferts internationaux, donc d'une fédération à une autre parmi les 211 qui sont adhérentes de la FIFA. Pour être approuvé, le transfert d'un joueur vers un club étranger doit impérativement passer par la "moulinette" ITMS.

De quoi "améliorer l’intégrité et la transparence du marché des transferts", assure FIFA TMS sur son site. De quoi aussi analyser le marché des transferts dans ses moindres détails, et sortir tous les ans le fameux Global Transfer Market Report, dont voici quelques faits saillants en chiffres.

14.591

Le nombre de transferts internationaux comptabilisés en 2016, record battu. Un chiffre en hausse de 7,3% par rapport à 2015. Selon Kimberley Morris, General manager de FIFA TMS jointe par BFM Business, "cela montre que le football continue de se développer, dans de nouveaux pays notamment". Si l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale sont en progression et attirent plus de joueurs que les années précédentes, l'Europe garde son leadership, et de loin. En 2016, 8.346 transferts en direction des pays européens ont été recensés.

4,79 milliards

En dollars, le montant total des transferts payants réalisés sur la période. Soit une forte hausse (+14,3%) par rapport à 2015. Le transfert de Paul Pogba de la Juventus Turin à Manchester United, d'un montant estimé à 105 millions d’euros hors bonus, représente à lui seul 2,2% de ce montant. L'Angleterre ne lésine pas quand il s'agit de faire venir les plus grandes stars du football.

Paul Pogba a été transféré à l'été 2016 à Manchester United pour 105 millions d'euros hors bonus
Paul Pogba a été transféré à l'été 2016 à Manchester United pour 105 millions d'euros hors bonus © OLI SCARFF / AFP

1,37 milliard

Ce n'est donc pas une surprise de retrouver nos voisins anglais à la première place du classement des pays ayant le plus dépensé en transferts en 2016. Avec 1,37 milliard de dollars, l'Angleterre devance l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Chine. La France n’est que 6ème de ce classement, avec 207,7 millions de dollars dépensés. On note une baisse de 34,5% par rapport à 2015, quand 317,2 millions de dollars avaient été dépensés, dont près de 20% pour le seul Angel di Maria.

82%

La Chine à elle seule représente 82% des dépenses de la confédération asiatique en transferts l'année dernière. Ont débarqué en Chinese Super League Oscar, Axel Witsel, Ramires et bien évidemment Carlos Tevez, le nouveau joueur le mieux payé du monde. Par ces quelques coups très médiatiques, la Chine est passée de la 20ème place mondiale en termes d'argent dépensé à la 5ème place, "quelque chose d'absolument nouveau" confirme Kimberley Morris de la FIFA. 

554 millions

Si l’Angleterre est le pays qui a le plus dépensé, ce sont les clubs espagnols qui comptabilisent les plus fortes recettes: 554,5 millions de dollars, devant l’Italie et la France (453,8 millions). Les clubs français ont surtout vendu vers l'Angleterre (227,8 millions de dollars, avec notamment le transfert de David Luiz du PSG à Chelsea), puis l'Allemagne (93,1 millions, avec comme transaction phare le départ d'Ousmane Dembélé de Rennes pour Dortmund) et l'Espagne (78,7 millions, avec notamment Samuel Umtiti, qui a quitté Lyon pour le Barça).

Samuel Umtiti lors de sa présentation au Barça
Samuel Umtiti lors de sa présentation au Barça © JOSEP LAGO / AFP

246 millions

En dollars, la balance commerciale positive des clubs français. La France est leader de cette catégorie. Dans le détail, 287 joueurs sont arrivés en France pour un montant total de 207,7 millions d’euros, et 410 ont été transférés dans des clubs étrangers, pour une somme totale de 453,8 millions. Largement plus de joueurs sortants que de joueurs entrants, une tendance qui se confirme année après année dans le rapport de FIFA TMS. Les plus optimistes verront dans ces chiffres le symbole de la grande qualité de la formation française. Les pessimistes la confirmation du manque d'attractivité de la L1, malgré les quelques arrivées prestigieuses dont nous gratifient d'une année sur l'autre les clubs puissants que sont le PSG, l'AS Monaco, l’Olympique de Marseille ou encore l'Olympique Lyonnais. À moins que tout cela ne soit qu'une question de fiscalité.

678

On connaissait le Brésil exportateur de talents, notamment en direction de l'Europe. La tendance se vérifie cette année, le pays étant celui qui a transféré le plus grand nombre de joueurs vers l'étranger (806). Mais, chose plus surprenante, le Brésil est également le pays qui a accueilli le plus de nouveaux joueurs, 678 au total. À la FIFA, on avance une explication: de très nombreux joueurs quittant le Brésil jeunes pour tenter leur chance à l'étranger, ils sont donc presque mécaniquement nombreux à revenir au pays en fin de carrière. Romario, Rivaldo, Ronaldinho… Si certaines des plus grandes stars brésiliennes ont effectué ce chemin, il est plausible qu'il ait également été suivi par des joueurs plus modestes, dont la fin de carrière, en Europe notamment, peut s'avérer plus difficile.

168

Le Brésil exporte le plus grand nombre de joueurs, nous l'avons vu. Le chemin préférentiel des joueurs brésiliens les emmène au Portugal: 168 transferts ont été comptabilisés dans ce sens en 2016. La langue commune entre les deux pays joue beaucoup pour faciliter l'intégration des jeunes auriverde.

14,4%

On parle beaucoup, et souvent à raison, des dérives du foot business. Salaires exorbitants, transferts dont les montants explosent... Le foot est gangréné par l'argent, entend-on parfois. Le chiffre ci-dessus relativise ce constat.

Sur les 14.591 transferts comptabilisés en 2016, seuls 14,4% d’entre eux ont engendré une transaction financière, soit un total de 2.105 transferts. La grande majorité des joueurs transférés d’un pays à l’autre étaient donc en fin de contrat. Notons également que seulement 1,5% des transferts ont dépassé les 5 millions de dollars de valeur unitaire.

En revanche, 62,1% des transferts impliquant des joueurs de 17 ans et moins ont engendré une transaction financière. L’explication est simple: c’est dans cette tranche d’âge en général que se signent les premiers contrats professionnels, qui impliquent souvent le versement d’indemnités de formation aux précédents clubs du jeune joueur. 

Thomas Oliveau