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Les 900 satellites de OneWeb "arroseront" la terre... et les avions

Les satellites seront lancés en orbite début 2018.

Les satellites seront lancés en orbite début 2018. - Jody Amiet-AFP

Airbus fournira la constellation en orbite qui apportera une couverture internet haut débit planétaire y compris aux avions. Une révolution à venir pour les liaisons satellitaires avec les aéronefs en vol.

Airbus Defence and Space est-il en train d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire spatiale ? En décrochant une énorme commande de 900 petits satellites pour la constellation OneWeb, qui vise à connecter toute la planète à Internet, l'industriel a frappé les esprits, à double titre.

Sur le plan industriel, Airbus DS, qui a révélé ce contrat au salon du Bourget, va mettre en place une chaîne de production inédite. 

Le fondateur du projet, Greg Wyler, aurait demandé de ne pas dépasser les 400.000 dollars par satellite, soit dix à vingt fois moins que les prix habituels- pour garantir la solidité du modèle économique. Les cadences industrielles devront aussi aussi atteindre plusieurs satellites produits par mois.

"C'est vraiment une révolution industrielle pour ce secteur spatial" s'est expliqué Marwan Lahoud, le directeur de la stratégie d'Airbus, sur l'antenne de BFMBusiness. "Nous allons diviser par entre 10 et 30 le coût de fabrication d'un satellite et diviser par 50 le délai de fabrication".

Le groupe lancera une nouvelle chaîne d'assemblage aux Etats-Unis pour la production en série. La conception et la fabrication des dix premiers satellites sera toutefois conduite sur le site d'Airbus DS à Toulouse.

Des satellites mis sur orbite à 1.200 km d'altitude

En lui même, le projet OneWeb, qui bénéficie du soutien de Richard Branson (Virgin) et de Qualcomm (concepteur américain de puces électroniques), ouvre une nouvelle ère dans les constellations de satellites. Ces engins, de moins de 150 kg, seront lancés en orbite début 2018 afin de proposer des liaisons internet sur la planète à un prix abordable.

Au lieu d'être placés à 36.000 km au-dessus de la Terre, ces satellites vont former une constellation en orbite basse, à 1.200 km d'altitude, offrant chacun un débit de 8 gigabits par seconde. L'objectif est de réduire le temps de latence dans la diffusion des données, afin d'accéder à un débit raisonnable lorsqu'on surfe sur le web.

Les satellites prennent ainsi le relais l'un de l'autre, puisque leur orbite basse implique qu'ils effectuent très vite une rotation complète autour de la Terre.

S'ils ont pour vocation à apporter une connexion internet à travers le monde, par le biais de petits terminaux de réception terrestres, One Web fournira ses connexions satellitaires haut débit, aux avions civils également.

OneWeb fournira une connexion satellitaire aux avions

Ses deux partenaires pour l'aéronautique sont Honeywell International et Rockwell Collins. Le premier, partenaire du projet depuis quelques mois, envisage un échange de données en temps réel avec le sol, en connectant les moteurs ou tout autre système électronique qui équipe l'avion. 

Pour sa part, Rockwell Collins va développer un terminal de réception de liaison satellitaire embarqué à bord des avions qui fonctionnera avec le future constellation de One Web.

"En travaillant avec OneWeb pour amener une vitesse de connexion sans précédent à l'industrie aéronautique, nous allons changer rapidement la façon dont les compagnies aériennes opèrent et fournissent aux passagers une expérience connectée qui reflète leur vie quotidienne" explique Ken Staler, vice-président en charge des systèmes commerciaux chez RockWell collins. 

L'enjeu : amener une connexion très haut débit aux avions en vol à l'usage des compagnies et au bénéfice des pilotes et des passagers, aussi.

Les passagers pourraient alors bénéficier d'un réseau wifi performant en vol disponible au-dessus des mers et des océans tandis que les compagnies aériennes disposeraient de systèmes de connexion des appareils, améliorés

Un vrai progrès par rapport aux systèmes satellitaires actuels utilisés par les compagnies aériennes...

Frédéric Bergé