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Les Allemands risquent 25.000 euros d'amende s'ils ne détruisent pas cette poupée toujours vendue en France

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Interdite à la vente depuis février en Allemagne, cette poupée connectée est accusée d'espionnage. Ceux qui en possèdent doivent impérativement la détruire au plus vite. A défaut, ils encourent une amende de 25.000 euros. En France, la Cnil a été saisie du dossier, mais Cayla est toujours vendue dans les magasins et sur internet.

En Allemagne, on ne rigole pas avec l'espionnage. Après avoir interdit à la vente la poupée connectée Cayla en février dernier, l'Agence fédérale des réseaux (l'équivalent de l'Arcep en France) exige cette fois que ses possesseurs le détruisent. La destruction peut être réalisée dans un centre de recyclage ou à la maison, indique l'agence Bundesnetzagentur dans un communiqué. 

Et l'autorité allemande ne plaisante pas. Elle exige ainsi des preuves de la destruction du jouet sous forme de photo avant/après. Ce cliché pourra d'ailleurs servir de preuve auprès du revendeur pour exiger un remboursement. Et si la poupée n'est pas détruite, la justice peut forcer le consommateur récalcitrant à s'y résoudre en lui infligeant une amende de 25.000 euros.

Mais pourquoi cette poupée Cayla est-elle dans le collimateur des autorités outre-Rhin? Tout simplement parce qu'elle est considérée comme un espion potentiel susceptible de violer la vie privée des familles allemandes. Concrètement, il s'agit d'une poupée interactive dotée d'un micro et d'un haut parleur et qui peut se connecter en bluetooth à un smartphone et une tablette. Commercialisée par la société américaine Genesis Toys, Cayla présente de nombreuses failles de sécurité. En effet, aucun code n'est exigé au moment de la connexion avec l'appareil et aucune notification n'est envoyée à l'utilisateur. Ainsi, il est potentiellement possible de prendre possession de la poupée et d'enregistrer les conversations des possesseurs grâce à son micro capable de capter des sons jusqu'à 20 mètres de distance.

Le jouet toujours à la vente en France

Vendu depuis 2014 en Europe, le jouet a éveillé l'intérêt des autorités du continent en fin d'année dernière après la publication d'une enquête d'une association norvégienne de consommateurs. En France, l'UFC-Que Choisir a saisi la Cnil en décembre pour qu'une enquête soit menée. Car au-delà des risques d'espionnage, l'association de consommateurs s'interroge aussi sur l'utilisation des données récupérées par l'entreprise américaine sans l'autorisation des parents.

Pour l'heure, la Cnil n'a pas encore rendu ses conclusions mais elle a publié sur son site une fiche d'information sur les jouets connectés à destination des parents. En attendant, le jouet est toujours disponible en France où de nombreux sites le proposent à la vente comme la Fnac ou les places de marché de Conforama ou CDiscount.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco