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Les applications mobiles que hait l'organisation de Wimbledon

Les organisateurs du tournoi de Wimbledon déconseillent l'usage du smartphone pendant les matchs de tennis

Les organisateurs du tournoi de Wimbledon déconseillent l'usage du smartphone pendant les matchs de tennis - Adrian Dennis-AFP

Le tournoi anglais bannit l'usage d'applications mobiles qui filment en direct les matchs via les smartphones. L'enjeu : protéger les droits télé payés par les diffuseurs.

Internet est-il en train de bouleverser à son tour le juteux et très verrouillé marché des droits de télévision liés aux événements sportifs ? Les organisateurs du tournoi de tennis de Wimbledon, qui débute ce lundi 29 juin dans la banlieue de Londres, ont officiellement invité les spectateurs à ne pas filmer les matchs avec leur smartphone.

Au banc des accusés, figurent en tête les applications mobiles Meerkat et Periscope qui permettent de filmer et surtout de diffuser en vidéo et en direct sur le réseau social Twitter des événements quels qu'ils soient. Le partage peut s'effectuer avec ses abonnés de manière publique ou privée.

Officiellement, il s'agit, pour les organisateurs de Wimbledon, d'étendre à ces applications mobiles, la règle "non écrite" qui veut que l'on n'utilise pas son smartphone pendant les matches de tennis.

Mais, la vraie crainte des organisateurs c'est la contagion de pratiques consistant à publier sur Internet des vidéos en direct comme ce fut le cas lors du "combat du siècle", qui a opposé les boxeurs Floyd Mayweather à Manny Pacquiao, le 3 mai 2015.

Le débat reviendra pour la coupe du monde de foot ou les JO

Durant ce match de boxe, des dizaines d’internautes ont diffusé en direct, gratuitement et illégalement, le combat en utilisant Periscope, la nouvelle application vidéo de Twitter, ou sa concurrente, Meerkat. Ce match était pourtant diffusé sur les chaînes payantes américaines HBO et Showtime qui faisaient payer 100 dollars pour visualiser le combat en direct.

Dans le cas du tournoi de Wimbledon, les droits de télévision ont été payés par les diffuseurs pour retransmettre en exclusivité les matchs (c'est le cas de la chaîne BeINSport pour la France). Il est donc logique que les organisateurs protègent leur modèle économique, puisque ces droits de retransmission financent en partie les événements sportifs.

Toutefois, la technologie rendant plus facile pour quiconque la diffusion des contenus vidéo (exclusifs), les propriétaires de contenu et détenteurs de droits devront rapidement examiner comment ces technologies affectent leurs stratégies et leurs pratiques.

Nul doute que ce débat resurgira rapidement à l'occasion des prochains événements sportifs planétaires que sont la coupe du monde de football ou les jeux olympiques, dont les droits de télévision sont au coeur du modèle économique.

Frédéric Bergé