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Les audioprothésistes acceptent de baisser le prix de leurs appareils

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- - Olivier Laffargue - BFMTV

Les audioprothésistes ont proposé lundi d'instaurer un prix limite de vente pour certains appareils, dans le cadre des discussions sur le "reste à charge zéro" souhaité par l'exécutif.

Les audioprothésistes revoient leurs positions. Les trois syndicats de la profession (Unsaf, Synea et Synam) ainsi que le Collège d'audioprothèse ont été reçus par la Direction de la sécurité sociale (DSS), dans le cadre du projet de "reste à charge zéro" promis par Emmanuel Macron. Ils ont plaidé pour "l'étalement du calendrier de la réforme entre 2019 et 2022", pour ne pas "mettre en péril l'équilibre économique du secteur ni détruire l'excellent maillage territorial actuel". 

Cette mise en oeuvre progressive se traduirait par la création d'un prix maximum pour certaines prothèses: 1350 euros en 2019, puis 50 euros de moins chaque année jusqu'en 2022, pour arriver à 1200 euros. Soit près de 20% de moins que le prix moyen d'une prothèse auditive, qui était de 1475 euros en 2016 selon le ministère de la Santé.

Les audioprothésistes envisagent dans le même temps une hausse par étapes du remboursement par l'Assurance maladie, qui passerait de 120 euros par appareil aujourd'hui à 540 euros en 2022. Ce qui représenterait à terme 320 millions d'euros de dépenses supplémentaires par an.

Le remboursement intégral des prothèses dès 2022

La part des complémentaires santé (assureurs, mutuelles, instituts de prévoyance) augmenterait aussi, de 450 à 660 euros par prothèse, pour un coût estimé à 200 millions d'euros. Dans ce scénario, le remboursement intégral, objectif du "reste à charge zéro", serait donc effectif à partir de 2022.

Les représentants de la profession souhaitent par ailleurs conserver une partie de leur offre à tarifs libres, mais avec le même niveau de remboursement à 1200 euros par appareil. Ils s'opposent en outre au "découplage", qui consisterait à dissocier le paiement de la prothèse et celui du suivi annuel.

"Ca n'est pas possible, parce que ça ferait deux réformes systémiques en même temps. Et ça ne fait pas partie de la promesse présidentielle", a déclaré à l'AFP Luis Godinho, président de l'Unsaf.

A.M. avec AFP