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"J'ai mal à ma route", le site qui veut réparer les nids-de-poule

La France possède le plus important réseau routier d'Europe, fort d'un million de kilomètres. Il est dans son immense majorité constitué de routes départementales et communales, à la charge des collectivités locales.

La France possède le plus important réseau routier d'Europe, fort d'un million de kilomètres. Il est dans son immense majorité constitué de routes départementales et communales, à la charge des collectivités locales. - Jacques Demarthon - AFP

L’association "40 millions d'automobilistes" lance un site pour recenser l’état des routes en proposant aux automobilistes de signaler celles qui posent des problèmes de sécurité.

Il y aura bientôt des routes absorbantes, connectées et d’autres qui pourront alimenter en électricité les zones urbaines. Mais en attendant ces jours heureux qui verront peut-être arriver les voitures autonomes, l’état des routes de France n’a rien d’un long fleuve tranquille, loin de là. C’est le constat fait par l’association "40 millions d’automobilistes" qui a décidé de "mettre en lumière la dégradation du réseau routier".

Pour lister les nids-de-poule, le revêtement abîmé ou le marquage effacé, "40 millions d'automobilistes" a lancé le site "Jaimalalaroute.com" sur lequel les automobilistes pourront signaler les dégradations. Ils y indiquent le lieu et la nature du problème qu’ils rencontrent chaque jour sur les routes qu’ils empruntent.

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Le travail des éditeurs du site ne s’arrête pas à ce constat. Une fois recensées, ces informations seront recoupées avec des observations de terrain et des données d'accidentologie pour aboutir, dans le premier trimestre 2016, à une carte des routes de France les plus dégradées afin d'"interpeller les élus et de les appeler à leurs responsabilités", a expliqué à l’AFP Pierre Chasseray, directeur général de l’association.

"On observe depuis plusieurs années un désengagement des pouvoirs publics sur l'entretien et l'équipement des routes. C'est une tendance qu'il faut endiguer", estime-t-il.

"On fait peser la responsabilité de la hausse de la mortalité routière sur les automobilistes. Il y a certainement des raisons de comportement mais certaines études montrent que plus de 40% des accidents mettent aussi en cause les infrastructures, qui relèvent de la responsabilités des élus", souligne-t-il.

Assurer la sécurité en améliorant l'état des routes

La France possède le plus important réseau routier d'Europe, fort d'un million de kilomètres. Il est dans son immense majorité constitué de routes départementales (environ 378.000 kilomètres) et communales (plus de 600.000 kilomètres), à la charge des collectivités locales. Les autoroutes représentent, elles, 11.465 kilomètres (dont 8.582 sont sous concessions privées) et les routes nationales 9.784 kilomètres.

En 2014, 3.384 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France, une augmentation (+3,5%) inédite depuis douze ans. En janvier, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a présenté un plan de 26 mesures pour tenter d'enrayer cette tendance, qui s'est toutefois poursuivie sur les dix premiers mois de 2015 (+2%, 2.874 morts). En octobre dernier, le nombre de morts sur les routes a atteint une hausse de 7,2%.

La 26e et dernière mesure de ce plan prévoit de "fournir aux collectivités locales des outils" pour améliorer la sécurité routière, notamment des "guides techniques" pour des "audits de sécurité" sur leur réseau. "Les premiers documents seront transmis aux collectivités en décembre 2015", a indiqué le ministère de l'Intérieur lors du Conseil interministériel de sécurité routière du 2 octobre.

Pascal Samama avec AFP