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Les banquiers millionnaires des établissements français avaient connu une année faste en 2019

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Les rapports sur la politique de rémunérations publiés ces derniers jours par les grandes banques françaises montrent des augmentations substantielles de rémunérations, traduisant un excellent millésime 2019 pour les banques. Evidemment, ce constat risque de changer cette année.

Progression à deux chiffres des Bourses mondiales, bonne tenue des résultats... En 2019, les étoiles étaient fort bien alignées pour les banquiers français. Et donc pour leurs rémunérations qui ont sensiblement augmenté l'an passé.

Conséquence, le nombre de banquiers français millionnaires a progressé (après avoir baissé en 2018), si on se réfère aux rapports sur la politique de rémunérations publiés récemment par les grands établissements français cotés que sont BNP Paribas, Société Générale, Natixis ou encore Crédit Agricole qu'a épluchés L'Agefi.

Evidemment, on ne parle pas ici du conseiller clientèle classique mais bien de la petite population des material risk takers (ou MRT pour "preneurs de risques"), ces cadres qui opèrent principalement sur les marchés et dont l'activité peut avoir une incidence significative sur le profil de risque de l'établissement. Rappelons que ces banques sont tenues de publier chaque année les données sur la rémunération de ces salariés.

+20% chez BNP Paribas

Concrètement, chez BNP Paribas, en 2019, le nombre de salariés percevant plus d'un million d'euros par an de salaire et en variable a augmenté de 20% à 218 personnes. Un de ses cadres a même émargé à plus de 5 millions d'euros l'an passé.

A la Société Générale, cette progression atteint 22% avec 77 salariés millionnaires contre 63 un an plus tôt, dont 8 à plus de 2 millions. Au total, les cadres MRT engloutissent 430 millions d'euros de rémunérations annuelles.

Le bilan est plutôt à la stagnation chez Natixis et CACIB, les banques d'investissement de BPCE et Crédit Agricole, avec 26 et 11 cadres émargeant à plus d'un million d'euros l'an passé.

La fête est finie

Point commun de ces cadres millionnaires, il résident et travaillent principalement hors de France. A la BNP Paribas, moins d'un quart vivent en France, ils sont moins de la moitié à la SocGen.

Evidemment, ces chiffres illustrent le monde d'avant, celui qui a précédé la crise du coronavirus. Les unes après les autres, les grandes banques taillent aujourd'hui dans leurs objectifs tandis que les Bourses mondiales ont violemment corrigé et que la France devrait vivre la pire récession économique de son histoire.

2020 devrait donc être l'année de la baisse de leurs rémunérations même si certains tireront encore leur épingle du jeu.

Olivier Chicheportiche