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Energie

Les célèbres taxis londoniens préparent leur mue écologique

Les futurs black cabs londoniens rouleront en partie grâce à l'électricité. (image d'illustration)

Les futurs black cabs londoniens rouleront en partie grâce à l'électricité. (image d'illustration) - Andrew Cowie - AFP

Le constructeur chinois des taxis londoniens se lance dans la production de véhicules propres, anticipant ainsi le renouvellement du parc de "black cabs" prévu pour 2018.

La London Taxi Company (LTC) opère sa transition énergétique. L’entreprise, qui fabrique depuis 1948 les taxis noirs de Londres, vient d’inaugurer une nouvelle usine au Royaume-Uni. Ce site de production est exclusivement dédié à la production de véhicules hybrides rechargeables (PHEV). Un tournant qui accompagne la volonté des pouvoirs publics britanniques de développer l'économie verte, en particulier dans les transports alors que Londres, dont les rues accueillent environ 23.000 black cabs roulant au diesel, est l'une des villes les plus polluées d'Europe.

Le groupe, qui n’est pas le seul à fabriquer des taxis au Royaume-Uni, a investi 300 millions de livres (350 millions d’euros) sur son site historique de Coventry (centre de l’Angleterre) pour construire cette usine qu’il présente comme la première, au Royaume-Uni, qui soit entièrement dédiée à ce type de véhicules. LTC annonce avoir créé au passage 1.000 emplois, dont 200 postes d’ingénieurs..

Premier investissement du chinois Geely au Royaume-Uni

La technologie utilisée, avec une batterie rechargeable, permet de réduire le coût d'utilisation des véhicules et de rouler sans émettre de dioxyde de carbone (CO2) sur une courte distance. Elle n'est pas pour autant 100% électrique puisqu'un moteur à essence, installé sous le capot, prend le relais du bloc électrique si la batterie est trop déchargée.

Le nouveau modèle de la London Taxi Company, nommé "TX5" est plus propre que le "TX4" diesel qu'il remplace. Il reprend cependant son style, ce qui ne déconcertera pas les habitués du véhicule, tout en apportant des équipements exclusif comme une sixième place ou un toit vitré panoramique.

Cette nouvelle unité de production est le premier investissement réalisé dans l'industrie automobile britannique par le chinois Geely, qui a racheté LTC en 2013 et qui détient également Volvo. Les nouveaux taxis seront d'ailleurs dotés d'une technologie déjà utilisée par certains moteurs produits par le constructeur suédois.

LTC souhaite exporter ses taxis écolos 

Le site construit dispose d'une capacité de production de plus de 20.000 véhicules par an. Les premiers taxis hybrides plug-in arpenteront les rues de Londres dès le quatrième trimestre avant d'être vendus à l'international début 2018. Le groupe prévoit notamment de lancer ses taxis en France. Si rien n'est encore signé, il déclare toutefois avoir des discussions en cours avec plusieurs grandes villes françaises. Pour l'heure, LTC exporte surtout vers le Moyen-Orient et l'Asie grâce à son usine chinoise de Shanghai

Avec l'arrivée de son TX5, la London Taxi Company se conforme à la réglementation britannique qui prévoit que tout nouveau taxi vendu à partir de début 2018 émette de très faibles émissions de gaz polluants. Si le véhicule dispose d'une moteur à combustion, ce dernier doit obligatoirement fonctionner à l'essence, le diesel étant désormais proscrit. Le gouvernement a d'ailleurs injecté 16,1 millions de livres (18,6 millions d'euros) pour contribuer au financement du projet de LTC.

Une prime de conversion versée aux conducteurs de taxis 

"Nos emblématiques black cabs sont célèbres dans le monde entier. La nouvelle usine et le centre de recherche et développement de la London Taxi Company sont impressionnants et illustrent l'innovation qui fait du Royaume-Uni un leader mondial dans le développement de nouvelles technologies automobiles", s'est félicité Greg Clark, le ministre britannique des Entreprises.

Le ministère des Transports a de son côté annoncé un nouvel investissement de 64 millions de livres (74 millions d'euros) pour inciter à l'utilisation de taxis électriques. Il va notamment débloquer une enveloppe de 50 millions de livres (58 millions d'euros) pour offrir une prime pouvant aller jusqu'à 7.500 livres (8.700 euros) pour les conducteurs de taxis voulant acheter un véhicule propre. En parallèle, les pouvoirs publics vont également consacrer 14 millions de livres (16 millions d'euros) pour des bornes de recharge. 

A.M avec AFP