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Les chances d’un accord dentistes-Sécu s’amenuisent

Les chances d'un accord entre l'Assurance maladie et les dentistes s'amenuisent.

Les chances d'un accord entre l'Assurance maladie et les dentistes s'amenuisent. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Le syndicat des dentistes libéraux CNSD n’a pas participé à la séance de négociations sur les tarifs des soins dentaires organisée ce jeudi avec l’Assurance maladie. Celle de vendredi a par ailleurs été annulée.

Les chances pour l'Assurance maladie d'aboutir avant le 1er février à un accord sur les tarifs des dentistes s'amenuisent avec le boycott de la séance de négociations de jeudi par le deuxième syndicat de la profession. Après quatre mois de négociations avec l'Assurance maladie, le syndicat de dentistes libéraux CNSD a décidé de ne pas se rendre à la séance prévue jeudi, qui en conséquence a été écourtée. Celle organisée vendredi a elle été annulée.

Le rendez-vous s'annonçait crucial pour l'Assurance maladie et les trois syndicats représentatifs (CNSD, FSDL et Union dentaire) qui négocient un avenant à la convention régissant les relations tarifaires des 37.000 chirurgiens libéraux avec la Sécu et les complémentaires santé. Le texte vise à améliorer l'accès financier aux soins dentaires, source de renoncements aux soins, en plafonnant les actes prothétiques (couronnes, bridges) plus rémunérateurs pour les professionnels en contrepartie d'une revalorisation des soins conservateurs et de prévention (carie, détartrage).

Les nouvelles propositions mercredi de l'Assurance maladie portaient à 806 millions d'euros sur quatre ans l'enveloppe consacrée à la revalorisation des actes de base (Assurance maladie + complémentaire santé et Fonds CMU-C pour le financement de la couverture maladie universelle). "La marche à franchir est trop importante" entre ce que propose l'Assurance maladie et les attentes de la profession, a expliqué à l'AFP la présidente de la CNSD, Catherine Mojaïsky.

Des investissements “trop insuffisants” pour les syndicats 

Les syndicats avaient évalué le montant nécessaire à 2,5 milliards d'euros. "Les investissements sont trop insuffisants et les contreparties demandées bien trop importantes", écrit le syndicat dans un communiqué. "Seulement 34% des actes de soins sont revalorisés sur une période de quatre ans alors que l'effort demandé à la profession porte sur 82%" des actes liés aux prothèses, argumente-t-il. La décision de la CNSD menace d'autant plus les chances d'aboutir à un accord qu'elle peut à elle seule valider le texte et semblait la plus encline à signer.

"Cela ne veut pas dire qu'on ne signera pas, mais la probabilité est faible", a nuancé Catherine Mojaïsky. Le syndicat a prévu de soumettre sa signature au vote lors d'une assemblée générale extraordinaire le 26 janvier. Le premier syndicat, la FSDL, qui n'a jamais signé d'accord et appelé à une manifestation le 27 janvier, a envoyé jeudi deux scrutateurs, mais ne fait pas mystère de ses intentions.

Les "montants sont trop éloignés de la réalité (...) et on ne "signera pas sous la contrainte", prévient son président Patrick Solera faisant référence au règlement arbitral instauré par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui s'appliquera faute d'accord au 1er février. "L'intervention de la ministre a pollué la négociation avec sa menace" d'un arbitrage moins avantageux, "qui a braqué la profession", partage Catherine Mojaïsky.

P.L avec AFP