Les cryptomonnaies, cible privilégiée des cybercriminels en 2018
Les infections par des logiciels malveillants qui "minent", c'est-à-dire produisent des cryptomonnaies sur les ordinateurs à l'insu de leur propriétaires ont bondi début 2018, selon un rapport publié mercredi par la société de cybersécurité McAfee.
Le groupe, qui vend des logiciels de sécurité informatique, a observé une explosion de 629% des infections par ce type de "maliciels" (malwares, en anglais) au premier trimestre 2018, indique-t-il dans son rapport "MacAfee Labs Threats" de juin.
Il en a détecté plus de 2,9 millions sur cette période, contre 400.000 environ au quatrième trimestre 2017, ce qui signifie que les cybercriminels ont de plus en plus recours à ces logiciels malveillants qui permettent de collecter des bitcoins ou d'autres cryptomonnaies avec un minimum de risque.
Ils recourent au "cryptojacking", des applications ou sites qui utilisent la puissance d'un ordinateur de particuliers, d'administration ou d'entreprise pour miner des monnaies virtuelles.
Squatter la puissance de calcul des PC
Le bitcoin, comme les autres cryptomonnaies, a besoin d'une très forte puissance de calcul et d'énergie pour authentifier et créer de la monnaie virtuelle --le processus de "minage"--.
Des groupes criminels créent ainsi des "botnets", des réseaux de programmes informatiques parasites, pour profiter de la puissance d'ordinateurs tiers. "Avec l'essor des cryptomonnaies, le marché pousse les criminels vers le cryptojacking et le vol de monnaies virtuelles", souligne Steve Grobman, directeur de la technologie chez McAfee.
Le réseau de cybercriminels Lazarus a ainsi lancé début 2018 une attaque très sophistiquée de vol de bitcoins "HaoBao" via des logiciels d'ameçonnage visant de grandes organisations financières mondiales et des utilisateurs de bitcoin.
Par secteurs, McAffee a détecté une hausse de 47% des attaques sur le secteur de la santé, essentiellement par rançongiciels (logiciels qui bloquent un ordinateur en exigeant le paiement d'une rançon), de 40% sur l'éducation, et de 39% sur le secteur financier.