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Les dirigeants de HSBC s’excusent (encore)

Stuart Gulliver et Douglas Flint étaient auditionnés par les parlementaires britanniques.

Stuart Gulliver et Douglas Flint étaient auditionnés par les parlementaires britanniques. - PRU - AFP

Le président et le directeur général de la banque se sont une nouvelle fois excusés, devant les parlementaires britanniques, en raison des soupçons pesant sur sa filiale suisse. Mais ils ont exclu de démissionner.

L'administration fiscale britannique a annoncé mercredi qu'une réunion se tiendrait la semaine prochaine avec notamment le parquet et les autorités de régulation financière, pour examiner les informations selon lesquelles la filiale suisse de HSBC a aidé des contribuables à se soustraire à l'impôt.

Parallèlement, les dirigeants de la banque ont rejeté mercredi les appels à la démission que leur ont lancé des parlementaires durant une audition de près de deux heures, souvent tendue, devant la commission du Trésor.

Douglas Flint, le président de HSBC, et Stuart Gulliver, le directeur général, ont néanmoins admis qu'ils partageaient une responsabilité collective dans les manquements survenus au sein de la filiale suisse.

Le fisc britannique en difficulté

Ces révélations sur les pratiques de HSBC en Suisse ne mettent pas seulement en difficulté l'établissement lui-même mais aussi diverses administrations britanniques, dont le fisc. Des députés s'interrogent ouvertement sur les raisons pour lesquelles un seul client de la filiale suisse de HSBC a fait l'objet de poursuites pour évasion fiscale et pourquoi la banque elle-même n'a pas fait l'objet d'une surveillance plus attentive.

La direction de HSBC, la plus importante banque d'Europe, s'est déjà confondue en excuses auprès des investisseurs et des législateurs en raison des soupçons pesant sur sa filiale suisse de banque privée, accusée d'avoir aidé des clients à dissimuler au fisc des milliards de dollars d'actifs jusqu'en 2007.

"Une liste terrible"

"C'était clairement inacceptable, nous le regrettons très profondément et cela a terni la réputation de HSBC", a répété Stuart Gulliver devant la commission parlementaire du Trésor. "J'ai la responsabilité de remettre cela en ordre. J'ai procédé à des changements importants", a-t-il ajouté.

Cette affaire s'ajoute à une longue liste de scandales bancaires mis au jour depuis la crise financière de 2008, dont plusieurs concernent HSBC. Cette dernière a ainsi écopé il y a deux ans d'une amende de 1,9 milliard de dollars de la part des autorités américaines pour son incapacité à empêcher des pratiques de blanchiment d'argent. Elle a aussi reçu en novembre une amende de 611 millions de dollars pour sa participation à des manipulations présumées des taux de changes. "C'est une liste terrible", a commenté Douglas Flint quand un parlementaire a énuméré les amendes et les enquêtes ayant récemment concerné HSBC. Il a ajouté que la banque était déjà bien engagée dans un processus de simplification de son fonctionnement et de centralisation de ses procédures de contrôle. "J'espère sincèrement qu'il n'y a pas d'autres cadavres dans le placard", a-t-il dit.

Y.D. avec Reuters