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Les émissions de CO2 de la Chine surestimées?

Selon des chercheurs de l'université d'Harvard, les émissions de CO2 chinoises ont régulièrement été surestimées. (image d'illustration)

Selon des chercheurs de l'université d'Harvard, les émissions de CO2 chinoises ont régulièrement été surestimées. (image d'illustration) - STR - AFP

Une étude américaine parue ce jeudi remet en cause et révise à la baisse le volume des émissions de dioxyde de carbone attribué à la Chine depuis le début du siècle.

La Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste avant les Etats-Unis. Pourtant, selon des chercheurs de l'université d'Harvard (Etats-Unis), la quantité de l'un de ses composants - le dioxyde de carbone (CO2) - a longtemps "été surestimée". Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont repris et analysé les données correspondant à l'ensemble des émissions polluantes du pays depuis l'an 2000.

Ainsi, selon le directeur de l'étude, Zhu Liu, sur la période 2000 à 2013, "les estimations révisées des émissions cumulées de gaz carbonique sont inférieures de 2,9 gigatonnes aux estimations antérieures" jusque-là fournies par les autorités. Les scientifiques - dont les travaux sont parus dans la revue Nature - estiment par exemple qu'en 2013, la Chine n'aurait émis que 2,49 gigatonnes de CO2. Un volume total d'émissions "inférieur de 14%" aux estimations publiées jusqu'à présent par les organismes environnementaux. 

La qualité du charbon chinois en cause

Près des trois-quarts des émissions mondiales de CO2 résultent de la combustion d’énergies fossiles. En Chine, la principale source d'énergie est le charbon. Pour les auteurs de l'étude, c'est donc la qualité de ce combustible qui est à l'origine des différences observées. Dabo Guan, l'un des co-auteurs, explique que lorsque l'on brûle du charbon, "plus l'énergie dégagée est importante, plus les émissions de CO2 sont importantes". Or, le charbon issu de l'industrie minière chinoise est de mauvaise qualité. "Le charbon utilisé dégageant peu d'énergie, les émissions sont donc moins importantes". 

Un autre élément d'explication se situe du côté de l'administration chinoise. Si le gouvernement publie régulièrement des statistiques relatives à la production et à la consommation d'énergie, leur traitement est compliqué. Selon ces chercheurs, les données font souvent l'objet de mises à jour ou de correctifs et les échelles (niveau local, provincial ou national) peuvent parfois varier au cours d'une même publication. 

A.M avec AFP