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"Les entreprises ne sont pas encore organisées" pour le télétravail de longue durée, selon Benoît Serre

Le vice-président délégué de l’association nationale des DRH (ANDRH) rappelle que si le télétravail ne peut être refusé à un employé aujourd'hui (sauf à en justifier la raison), la situation devient difficile à gérer pour les entreprises quand ce mode de fonctionnement s'inscrit dans la durée.

Les Français s'organisent. Alors que cette journée de grève du 5 décembre dans les transports en commun s'annonce comme l'une des plus soutenues depuis le conflit social de 1995, l’association nationale des DRH (ANDRH) a mené l'enquête. Selon elle, 80% des personnes interrogées ont opté – afin d'anticiper les déconvenues des transports ou éviter de perdre une journée de salaire – pour le télétravail.

Invité ce jeudi à l'antenne de BFM Business dans l'émission Good Morning Business, Benoît Serre, le vice-président délégué de l'ANDRH, estime que dans les années à venir "le télétravail va exploser". Pour quelle raison? "Parce qu'il y a eu une réforme en 2018 qui faisait qu'un employeur ne peut pas refuser le télétravail à un collaborateur, sauf à lui justifier la raison pour laquelle il lui refuse", indique-t-il. "Ce qui est l'inverse d'avant".

Que se passe-t-il si le conflit se prolonge?

Sur le papier, dans le cas où la grève viendrait à s'inscrire dans la durée, Benoît Serre explique que les employés ont parfaitement le droit de rester chez eux pour télétravailler. Mais dans les faits, il considère que "pratiquement (…) quand vous êtes à une semaine, deux semaines, trois semaines, ça commence à poser des problèmes de fonctionnement" pour les entreprises. "Le télétravail reste valable. Sauf que, durablement, les entreprises ne sont pas encore organisées pour travailler intégralement sur le mode du télétravail", juge-t-il.

Espaces de coworking pouvant être loués sur de courtes périodes, réseaux d'agences plus proches des domiciles des salariés… D'autres solutions existent pour éviter d'avoir à prendre sa voiture ou à emprunter les transports en commun. Sauf que, là encore, Benoît Serre souligne que "cela, ça tient quelques jours. Ça ne tient pas un mois", pointe-t-il.

JCH